(Washington) Le ministre américain de la Justice a apporté mercredi son soutien aux efforts du Congrès visant à forcer les entreprises de la technologie à lutter contre la vente de fentanyl sur leurs plateformes.

« On doit faire quelque chose pour les forcer à livrer des informations, à fouiller leurs propres plateformes pour vérifier si des drogues illégales y sont vendues », a déclaré Merrick Garland lors d’une audition au Sénat.

Pendant plusieurs heures, le ministre a été malmené par les élus républicains qui accusent le gouvernement démocrate du président Joe Biden d’avoir alimenté la crise des opiacés en « ouvrant la frontière » avec le Mexique et de ne pas prendre la pleine mesure du problème.

Plus de « 106 000 personnes sont mortes d’overdoses l’an dernier, dont 70 000 au fentanyl », a rappelé le sénateur Lindsey Graham, en accusant les cartels mexicains d’inonder les États-Unis avec cet opiacé de synthèse 50 fois plus puissant que l’héroïne.

« Nous ne prenons pas leur crime suffisamment au sérieux », « on doit muscler notre jeu », a-t-il plaidé.

« Je suis d’accord sur l’horreur de la situation », a répondu Merrick Garland. Les cartels créent des pilules contrefaites, qui ressemblent à des médicaments légaux, et les coupent avec du fentanyl à des doses fatales, avant « de les vendre sur des réseaux sociaux comme des médicaments », a-t-il expliqué.

« Vous avez clairement notre soutien quant aux moyens de forcer les entreprises de la technologie, que ce soit au civil ou au pénal, de retirer ces choses de leur plateformes, de les fouiller, de ne pas utiliser d’algorithmes pour les recommander », a-t-il ajouté.

Des sénateurs des deux partis ont introduit en décembre une proposition de loi pour obliger les entreprises de l’internet, qui jouissent aujourd’hui d’une large immunité judiciaire, à rapporter aux forces de l’ordre les trafics survenus sur leurs plateformes sous peine d’amendes.