(New York) La justice américaine a inculpé jeudi le père et le frère d’une femme originaire de l’État de New York, accusés de l’avoir enlevée au Mexique pour l’emmener de force au Yémen afin de conclure un mariage arrangé.

Khaled Abughanem (50 ans) et Waleed Abughanem (32 ans), le père et le frère de la victime, ont été arrêtés et encourent la prison à vie pour association de malfaiteurs en vue de kidnapper des personnes dans un pays étranger.

Au début du mois de septembre 2021, cette citoyenne américaine adulte dont le nom n’est pas dévoilé dans la plainte, s’est rendue au Mexique pour épouser son fiancé, qu’elle fréquentait depuis neuf ans sans en avoir informé sa famille, a indiqué le ministère américain de la Justice.

Une fois au courant, la famille de la victime s’est rendue au Mexique et l’a contrainte à rentrer - contre sa volonté - aux États-Unis, selon les documents de justice.

Une fois dans la ville de Buffalo, elle a été forcée de quitter l’université, n’avait plus accès à internet, avait l’interdiction de contacter son fiancé et était enfermée au domicile.

« On a dit à la victime que si elle n’obtempérait pas et n’acceptait pas un mariage arrangé, elle serait enfermée à son domicile et serait coupée du monde extérieur pour toujours, et que son fiancé […] serait tué », a précisé le ministère de la Justice.

A la fin du mois de septembre, elle prend l’avion pour se rendre en Égypte puis au Yémen avec sa famille. La victime tente alors de s’enfuir à plusieurs reprises, en vain.

Selon les documents de justice, au Caire, la victime a indiqué que son père lui a dit : « Tu n’es plus en Occident, tu es au Moyen-Orient, (ici) les femmes comme toi sont tuées ».

Une fois au Yémen, ils ont rejoint une zone sous contrôle des rebelles houthis où son père lui a indiqué qu’il recevrait 500 000 dollars à l’issue d’un mariage arrangé, qui n’a finalement pas eu lieu.

La plupart des membres de la famille ont quitté le Yémen en avril 2022 et laissé la victime avec ses frères dans un appartement de la capitale yéménite.

L’acte d’accusation ne précise pas comment les autorités américaines ont été informées de la situation de la victime à la fin de l’année 2022.

Mais le document fait référence à une organisation à but non lucratif qui plaide la cause de la victime et a transmis des détails sur sa situation.