(El Paso) Des centaines de personnes ont assisté aux funérailles d’une femme dont la mort dans la tuerie d’El Paso il y a deux semaines au Texas avait laissé son mari dans une solitude qui a profondément ému les Américains.

« C’est incroyable », a déclaré, en pleurant, Antonio Basco, alors qu’il serrait dans ses bras les nombreux inconnus venus lui présenter leurs condoléances vendredi soir, devant le cercueil couvert de fleurs de son épouse.  

Lorsque Margie Reckard est tombée sous les balles du tireur qui a abattu 22 personnes dans un supermarché d’El Paso le 3 août, son époux de 61 ans a pensé qu’il devrait l’enterrer seul.

Marié depuis plus de vingt ans, l’époux endeuillé n’a « pas d’autre famille » pour l’assister dans ce deuil et avait donc demandé au funérarium de convier « tout le monde » à assister aux funérailles de son épouse.  

« J’ignore ce qu’elle trouvait en moi [mais] nous avons passé ensemble des années merveilleuses, les plus belles années de toute ma vie », avait-il confié sur CNN.  

Message reçu : quelque 100 000 mots de condoléances et plus de 900 bouquets et couronnes de fleurs ont été envoyés, certains depuis l’Asie, selon le New York Times.  

Et vendredi soir, environ 700 personnes ont attendu en pleine chaleur, dans une queue dévalant la rue, pour présenter leurs hommages.  

Face à l’avalanche de soutiens, la cérémonie avait été déplacée dans un lieu plus spacieux que prévu au départ.

Un groupe de mariachis a rythmé la cérémonie au son de chansons mexicaines.  

Si certains anonymes étaient venus de loin pour assister à la cérémonie, beaucoup étaient des habitants d’El Paso encore traumatisés par la tuerie meurtrière.  

S’élevant sur les rives du Rio Grande, à la frontière avec le Mexique, la ville compte 680 000 habitants, dont 83 % sont Hispaniques.  

Le tireur d’El Paso, un jeune homme blanc de 21 ans, a admis en garde à vue avoir voulu attaquer des « Mexicains ».