Un juge américain a refusé, vendredi, de permettre à l'administration Trump d'imposer immédiatement son interdiction d'accorder l'asile à tous les réfugiés qui franchissaient la frontière américano-mexicaine de manière illégale.

Le juge Jon Tigar a rejeté la requête du ministère de la Justice de suspendre sa précédente ordonnance de bloquer temporairement l'interdiction. L'administration Trump n'a toujours pas démontré que l'interdiction était légale ou que le fait de maintenir l'application des lois actuelles en matière d'immigration causerait un quelconque tort, a tranché M. Tigar dans son ordonnance.

« Les défendeurs n'ont pas non plus réfuté les torts considérables que vont subir les demandeurs d'asile aux revendications légitimes et les organisations qui les soutiennent », a-t-il ajouté.

L'enjeu concerne un décret du président américain Donald Trump, signé le 9 novembre, qui interdit à toute personne qui franchit la frontière américano-mexicaine ailleurs qu'à un poste frontalier officiel de demander l'asile. Le président a signé ce décret en réaction aux caravanes de migrants qui s'approchaient de la frontière.

Le 19 novembre, le juge Jon Tigar s'est rangé du côté des groupes de défense qui plaidaient que la loi fédérale stipule clairement que tout immigrant qui entre aux États-Unis peut demander l'asile, peu importe qu'il soit entré légalement ou non.

Le président « ne peut pas réécrire les lois sur l'immigration pour imposer une condition expressément interdite par le Congrès », a souligné le juge dans son ordonnance.

Cette décision a entraîné un affrontement public inhabituel entre M. Trump et le juge en chef John Roberts après que le président eut remis en doute l'impartialité du juge Jon Tigar en le qualifiant de « juge d'Obama ».

Le juge en chef John Roberts a répliqué au président en assurant que la justice fédérale américaine n'a pas « de juges d'Obama ou de juges de Trump, de Bush ou de Clinton ».

La Maison-Blanche a indiqué qu'elle ferait appel de la décision du juge Tigar, mais elle souhaitait tout de même que ce dernier mette lui-même fin à sa propre ordonnance de suspension de l'interdiction.