En pleine affaire Khashoggi, le secrétaire américain de la Défense Jim Mattis va défendre à Bahreïn le rôle stabilisateur des États-Unis au Proche-Orient, dans un important discours devant les dirigeants de la région.

Arrivé vendredi dans ce petit royaume du Golfe, M. Mattis doit prononcer samedi à l'occasion du « Dialogue de Manama » un discours sur la vision américaine du Proche-Orient, au moment où les relations avec l'Arabie saoudite sont affectées par les retombées politiques du meurtre du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi.

Il va réitérer « notre engagement à long terme à aider nos partenaires et alliés dans la région à ré-instiller de la stabilité dans une région très chaotique », a indiqué Katie Wheelbarger, chargée des Affaires internationales au Pentagone.

Face à la Russie qui assoit son influence en Syrie, et à l'Iran que les États-Unis accusent de déstabiliser l'ensemble du Proche-Orient, M. Mattis va rappeler aux pays arabes que les États-Unis restent un « partenaire de choix, car ils sont engagés à long terme », a précisé Mme Wheelbarger dans l'avion acheminant M. Mattis depuis Washington.

Elle n'a pas indiqué si M. Mattis évoquerait directement l'affaire Khashoggi dans son discours, présenté par la délégation américaine comme important, mais il intervient alors que les États-Unis viennent de recevoir de nouvelles informations sur l'enquête.

Jeudi, la directrice de la CIA Gina Haspel a présenté au président Donald Trump « ses conclusions et ses analyses de son voyage en Turquie », où elle a échangé avec les responsables de l'enquête, selon un responsable américain.  

Selon la presse turque, Ankara a partagé avec Mme Haspel des enregistrements vidéo et audio du déroulement du meurtre de Khashoggi.

Critique du puissant prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, Jamal Khashoggi a été tué dans le consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre.

Ce meurtre a suscité une vague de critiques internationales et affecté les relations de Washington avec le royaume, sur lequel les États-Unis s'appuient beaucoup pour contrer l'influence de l'Iran dans la région et défendre la sécurité d'Israël.

Le scandale a terni l'image du prince Mohammed qui, selon le président américain Donald Trump, a nié toute implication.

De son côté, le royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des États-Unis et proche allié de Washington et de Riyad, avait écrasé dans le sang un mouvement de contestation chiite qui réclamait des réformes dans la foulée du Printemps arabe.