Le président Donald Trump n'aime pas se faire dire «non».

Les six dernières semaines de déclarations-chocs et de départs dans son entourage laissent transparaître un président qui gagne en confiance et qui est davantage à l'écoute de ces instincts.

Après 14 mois dans le Bureau ovale, Donald Trump n'hésite plus à faire fi des conseils des élus républicains et de son équipe à la Maison-Blanche, ce qui ne manque pas d'énerver même ses plus proches alliés.

Trump songe peut-être même à un remaniement encore plus drastique au sein de son administration.

Le président a lancé à ses conseillers extérieurs l'idée de se défaire de la structure de pouvoir traditionnelle de Washington, notamment en mettant la hache dans la fonction de chef de cabinet pour recréer l'atmosphère désinvolte dans laquelle il baignait au sein de son entreprise et lors de sa campagne présidentielle.

L'appréhension est palpable à la Maison-Blanche, où les mèches sont courtes et les assistants discutent avec agitation de leurs perspectives d'emploi, selon six sources internes sous le couvert de l'anonymat.

Les coups durs qu'a récemment encaissés le personnel ont pratiquement tous été portés par le président lui-même.

Il a félicité son homologue russe, Vladimir Poutine, pour sa réélection sans le réprimander pour les irrégularités du vote et pour l'empoisonnement d'un espion en sol britannique. Il est allé de l'avant avec les tarifs sur l'acier et l'aluminium, provoquant la démission de son principal conseiller économique. Et il a accepté de rencontrer le dictateur nord-coréen Kim Jong-Un, à la surprise de bon nombre de responsables de la sécurité nationale.

Avec l'annonce, jeudi, du départ de son conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster, il a poursuivi sur cette lancée.

Selon des conseillers extérieurs et des représentants de la Maison-Blanche, Trump était frustré par les efforts de M. McMaster pour freiner ses instincts en politique étrangère - un irritant qui l'avait également conduit à licencier son secrétaire d'État, Rex Tillerson.

Mais Donald Trump ne fait pas complètement la sourde oreille. Après avoir menacé vendredi d'opposer son veto à la loi de financement de l'État fédéral, il s'est finalement résigné à apposer sa signature à l'accord budgétaire de 1 300 milliards $ US, rédigé en partie par sa propre équipe.

Un décret qui bannira la plupart des militaires transgenres

Le président américain Donald Trump a émis tard vendredi un décret interdisant à la plupart des militaires transgenres de servir dans l'armée.

La Maison-Blanche a expliqué que les soldats avec des antécédents de dysphorie du genre qui pourraient requérir un important traitement médical «présentent un risque considérable pour l'efficacité et la létalité de l'armée».

En 2017, Donald Trump avait pris le Pentagone par surprise en écrivant sur Twitter qu'il comptait mettre la hache dans le plan de l'administration Obama de permettre aux personnes ouvertement transgenres de s'enrôler.

Il a toutefois essuyé plusieurs revers devant les tribunaux, et trois cours fédérales ont tranché contre l'interdiction qu'il souhaitait implanter.

L'interdiction annoncée vendredi ne s'applique toutefois pas tous azimuts, invoquant des exceptions «sous des circonstances limitées».

Le Pentagone n'a commencé à admettre des recrues transgenres qu'en janvier dernier, mais celles atteintes de dysphorie du genre, ayant subi une chirurgie de réassignation ou ayant reçu des traitements associés à une transition peuvent toujours être écartées si elles n'ont pas été «cliniquement stables» pendant au moins 18 mois.