Les parlementaires américains devront se résoudre à un nouvel accord temporaire de financement au Congrès la semaine prochaine pour éviter la paralysie des administrations, a avancé le président de la Chambre vendredi alors que la perspective d'un vote rapide sur le budget 2018 s'amenuise.

Signes des positions encore irréconciliables sur les épineuses questions du budget et de l'immigration, les parlementaires ont déjà reporté trois fois depuis septembre la date-butoir pour adopter un budget de plusieurs centaines de milliards de dollars pour l'exercice 2018.

«Nous allons devoir faire quelque chose à court terme», a reconnu Paul Ryan, chef républicain de la Chambre des représentants, lorsqu'on l'interrogeait sur la possibilité que le Congrès parvienne à un accord d'ici l'actuelle date-butoir du 19 janvier.

Il s'est toutefois voulu rassurant sur la perspective d'un «shutdown», l'asséchement soudain du financement fédéral des administrations qui pourrait survenir si républicains et démocrates ne parvenaient pas à un accord. «Non, je ne pense pas qu'il y aura» un «shutdown», a-t-il déclaré depuis son État natal du Wisconsin.

Les républicains accusent les démocrates de freiner le processus d'adoption du budget afin de renforcer leur position dans les négociations parallèles sur la question ultra-sensible de l'immigration. Les démocrates, eux, veulent que l'adoption du budget soit accompagnée d'un accord sur cette question.

Les parlementaires et la Maison-Blanche tentent donc depuis des jours de trouver le difficile compromis. Mais après le tollé suscité, justement, lors d'une réunion sur l'immigration jeudi entre le président et des parlementaires - lorsque Donald Trump aurait parlé de «pays de merde» - les négociations ont freiné sec.

«Les démocrates vont menacer d'un «shutdown» mais ce qu'ils font en fait, c'est fermer notre armée au moment où on en a le plus besoin», a accusé Donald Trump sur Twitter vendredi.

La majorité républicaine entend doper les dépenses militaires dans le budget 2018, mais la minorité démocrate a son mot à dire: elle peut tout bloquer au Sénat, où une majorité qualifiée des trois cinquièmes, soit 60 voix sur 100, sera requise.