Environ deux cents personnes ont manifesté mercredi après-midi devant la Maison-Blanche pour protester contre l'exécution, prévue quelques heures plus tard, du condamné à mort noir Troy Davis, a constaté un journaliste de l'AFP.

Douze personnes -- deux jeunes hommes et dix jeunes femmes, tous Noirs -- ont été arrêtées dans le calme lors du rassemblement, pour avoir refusé de quitter le trottoir jouxtant immédiatement la résidence du président des États-Unis.

«Nous sommes fiers de vous», lançaient des manifestants à leurs camarades interpellés au moment où les policiers leur entravaient les mains dans le dos.

Scandant «Je suis Troy Davis - Nous sommes Troy Davis!», les manifestants, presque exclusivement des Noirs, étaient rassemblés derrière une banderole «Libérez Troy Davis».

«Je suis ici pour sauver la vie de cet homme... Troy Davis», a expliqué à l'AFP David Barrows, un des rares Blancs du rassemblement.

«Il doit être exécuté ce soir et personne ne va se battre pour lui. La commission des grâces, la commission des libérations conditionnelles, ils s'en lavent les mains...», a poursuivi M. Barrows, vêtu d'un tee-shirt «Abolissez la peine de mort».

«Ils savent qu'il est sans doute innocent, mais ils ne veulent pas agir en êtres humains», a-t-il estimé.

«C'est la preuve que la peine de mort est un mauvais système, point final. Parce qu'un petit nombre de personnes décident qui doit vivre et qui doit mourir», a-t-il conclu.

Troy Davis, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc deux ans plus tôt à Savannah, est devenu un symbole international de la lutte contre la peine de mort. Il a reçu le soutien du Nobel de la paix Desmond Tutu, du pape Benoît XVI ou de l'ancien président américain Jimmy Carter.