Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama a qualifié d'«appropriée» la décision du gouvernement américain de retirer la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme, après avoir obtenu son accord sur le contrôle des installations nucléaires.

Mais M. Obama a estimé que le régime communiste de Pyongyang devait comprendre que s'il ne respecte pas ses engagements de démantèlement de ses installations nucléaires, il devra en affronter «des conséquences immédiates». Vendredi soir, son adversaire républicain John McCain avait exprimé son inquiétude à propos d'une telle décision, dont la presse citant des hauts responsables américains se faisait l'écho.

«J'ai déjà dit que je ne soutiendrai pas une atténuation des sanctions contre la Corée du Nord tant que les États-Unis ne seront pas capables de vérifier totalement les déclarations de Pyongyang» sur le processus de dénucléarisation, «et cela ne me semble pas être le cas actuellement», avait indiqué M. McCain dans un communiqué.

Le Département d'État a annoncé samedi le retrait de la Corée du Nord de sa liste noire des pays soutenant le terrorisme, en contrepartie d'un accord de Pyongyang sur l'inspection de «toutes les installations nucléaires».

Pendant sa campagne, M. Obama a accusé l'administration Bush de ne pas avoir fait suffisamment d'efforts pour résoudre de manière diplomatique les conflits impliquant les États-Unis. Mais pour lui, l'accord avec Pyongyang n'est qu'un «modeste pas en avant».

En échange du retrait de la liste, la Corée du Nord doit, selon lui, complètement stopper son programme nucléaire, accepter le retour des installations sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et coopérer au démantèlement de son important complexe de Yongbyon.

«Les huit dernières années ont démontré la nécessité d'affronter la menace posée par la Corée du Nord avec une diplomatie soutenue, directe, bilatérale et multilatérale», a estimé M. Obama.

M. McCain attaque régulièrement M. Obama sur sa stratégie de dialogue avec les «ennemis» de Washington, estimant qu'elle pourrait nuire au prestige d'un président des États-Unis.