Le gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson, ancien diplomate américain de haut rang, est arrivé jeudi à Pyongyang pour une «visite privée» au cours de laquelle il va tenter de faire baisser les tensions dans la péninsule coréenne.

L'arrivée en Corée du Nord de cet ex-ministre du président démocrate Bill Clinton est intervenue alors que l'armée sud-coréenne annonçait qu'elle allait mener des exercices d'artillerie à tirs réels sur l'île de Yeonpyeong, bombardée fin novembre par l'armée nord-coréenne et située en mer Jaune dans une zone contestée entre les deux pays.

L'atmosphère est très tendue dans la péninsule depuis cette attaque, qui a provoqué un tollé international. La Chine a été le seul grand pays à ne pas condamner la Corée du Nord, un pays qu'elle soutient traditionnellement et qui affirme n'avoir fait que riposter à des tirs sud-coréens.

«J'espère que je peux aider, j'espère que je peux faire la différence», a déclaré M. Richardson, qui a fait une halte à Pékin avant d'arriver en Corée du Nord.

«D'une manière ou d'une autre des négociations doivent avoir lieu. Nous allons discuter de ce qui ferait du sens, mais l'important ici est d'essayer de les persuader d'arrêter les actions agressives qu'ils ont entreprises», a dit le gouverneur.

«Nous allons en Corée du Nord dans l'espoir d'apporter la paix», a-t-il confié aux journalistes à l'aéroport de Pékin avant son départ.

Mais la paix semblait loin, alors que l'état-major sud-coréen prévoyait de nouvelles manoeuvres militaires entre samedi et mardi, en fonction notamment des conditions météorologiques.

Il s'agira des premiers exercices menés sur l'île depuis son bombardement par des obus nord-coréens.

Des membres des forces de l'ONU en Corée du Sud, sous commandement américain, assisteront aux exercices, a précisé l'armée sud-coréenne.

Le commandement des forces de l'ONU, qui supervise l'application de l'armistice ayant mis un terme à la guerre de Corée (1950-53) a précisé que 20 de ses soldats suivraient les manoeuvres pour apporter une assistance médicale ainsi qu'en termes de communication et d'analyse des renseignements.

L'armée sud-coréenne a jugé utile de préciser, que comme lors des précédents excercices, elle ne tirerait pas en direction du Nord.

«Nous réagirons fermement à toute nouvelle provocation nord-coréenne», a déclaré Lee Boong-Woo, porte-parole de l'état-major sud-coréen.

M. Richardson, ex-ambassadeur des États-Unis à l'ONU, a été invité en Corée du Nord, où il doit séjourner jusqu'au 20 décembre, par Kim Kye-Gwan, négociateur en chef nord-coréen des pourparlers multipartites sur le programme nucléaire nord-coréen.

«À chaque fois que les Nord-Coréens me contactent c'est qu'ils veulent faire passer un message», a expliqué M. Richardson.

La Corée du Nord «soutient toutes les propositions de dialogue y compris les discussions à six, guidée par la volonté d'éviter une guerre et d'aboutir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne mais elle ne les quémandera jamais», a déclaré un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères cité par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Le mois dernier, la Corée du Nord a également provoqué l'inquiétude de la communauté internationale en révélant un site d'enrichissement d'uranium sur son sol de plus de 1000 centrifugeuses. Les États-Unis comme la Corée du Sud la soupçonnent d'en avoir d'autres.

«Nous allons essayer d'aller à Yongbyon», le site nucléaire, a dit M. Richardson.

La Corée du Nord préparerait un nouvel essai nucléaire, selon les services du renseignement sud-coréen cités mercredi par un quotidien de Séoul.

Pour la première fois depuis le 23 novembre, la Corée du Nord a fait état jeudi de l'inspection par son dirigeant Kim Jong-Il d'une unité de l'armée.