«Le combat n'est certainement pas terminé», dit Sarkozy. Le Hamas déplore quant à lui l'assassinat d'un «guerrier arabe sacré». La mort d'Oussama ben Laden a résonné aux quatre coins du monde hier.

Les dirigeants européens se sont félicités hier de la mort d'Oussama ben Laden tout en s'empressant de préciser que sa disparition ne met pas fin à la menace terroriste sur le continent.

«C'est une formidable réussite qu'il ait été retrouvé et ne puisse plus poursuivre sa campagne de terreur planétaire», a souligné le premier ministre de la Grande-Bretagne, David Cameron. «Évidemment, ça ne signifie pas que nous ne devons pas continuer à être vigilants, que le travail de ceux qui luttent contre le terrorisme est terminé, mais c'est un pas important», a ajouté le ministre des Affaires étrangères, William Hague.

En France, l'Élysée a indiqué que la «remarquable» intervention américaine au Pakistan était un «événement majeur de la lutte mondiale contre le terrorisme». «Oussama ben Laden était le promoteur d'une idéologie de haine et le chef d'une organisation terroriste qui a fait des milliers de victimes... Pour ces victimes, justice est faite», a relevé la présidence, dont le ton vindicatif a été critiqué par certains médias.

Le président Nicolas Sarkozy doit évoquer la question du terrorisme aujourd'hui au Maroc, où un attentat terroriste a coûté la vie à huit ressortissants français la semaine dernière. «Le combat n'est certainement pas terminé contre ce qui est la pire des lâchetés: s'attaquer à des innocents», a dit le ministre des Affaires étrangères de la France, Alain Juppé.

La chancelière Angela Merkel s'est aussi félicitée du «coup décisif» porté contre Al-Qaïda et son chef, qui dénaturait l'islam, a-t-elle dit, en bafouant les «valeurs fondamentales de sa religion et de toutes les religions». Le terrorisme international n'est pas vaincu pour autant, a-t-elle souligné.

Le coordonnateur de la lutte antiterroriste de l'Union européenne, Gilles de Kerchove, a pour sa part déclaré qu'Oussama ben Laden continuerait d'inspirer des actes terroristes pendant un certain temps.

Hors du continent, la nouvelle de la mort du dirigeant d'Al-Qaïda a généralement été accueillie avec satisfaction, sauf dans les pays en conflit ouvert avec les États-Unis. En Turquie, le président Abdullah Gül a déclaré que «la façon dont il a été éliminé doit servir d'exemple à tout le monde».

Au Liban, le premier ministre sortant, Saïd Hariri, a souligné que «l'histoire de l'islam et de notre nationalisme ne pardonnera jamais à cet homme, qui était une tache noire depuis deux décennies».

En Irak, le ministre des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a dit que ses compatriotes étaient «ravis» d'assister à la chute du chef d'Al-Qaïda et de son «idéologie déviante». «Les Irakiens ont beaucoup souffert aux mains de cet homme», a-t-il déclaré.

Le premier ministre d'Israël, Benyamin Nétanyahou, a souligné que la «liquidation» d'Oussama ben Laden était une «victoire de la justice, de la liberté et des valeurs communes des pays démocratiques qui ont combattu côte à côte le terrorisme». L'Autorité palestinienne a relevé que la priorité était de rompre avec le discours et les méthodes violentes qu'il encourageait.

Le Hamas, dans un tout autre registre, a déploré «l'assassinat» d'Oussama ben Laden, décrit comme un «guerrier arabe sacré». «Nous estimons qu'il s'agit d'une nouvelle manifestation de la politique américaine visant à faire couler le sang arabe et musulman», a souligné l'organisation.

L'Iran a déclaré dans la même veine que les États-Unis ne pouvaient plus utiliser le «prétexte» de la lutte contre le terrorisme pour justifier le déploiement de forces armées au Proche-Orient.