Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a critiqué lundi le blocage par le Congrès américain d'une aide économique de 200 millions de dollars aux Palestiniens et appelé Israël et les Palestiniens à des «mesures audacieuses» pour faire la paix.

«L'administration (américaine) est opposée au blocage de ces fonds aux Palestiniens. Nous sommes dans une période critique. Ce n'est pas le moment opportun», a expliqué M. Panetta lors d'une conférence de presse conjointe à Tel-Aviv avec son homologue israélien Ehud Barak.

Des élus du Congrès américain ont bloqué une aide économique de 200 millions de dollars aux Palestiniens en réaction à la demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU «jusqu'à ce que cette question soit résolue», selon une source parlementaire américaine.

À Washington, la porte-parole de la diplomatie américaine a renchéri: verser cet argent, a dit Victoria Nuland, «n'est pas que dans l'intérêt des Palestiniens, mais dans l'intérêt des États-Unis et d'Israël».

Mme Nuland a souligné que l'administration était en «discussion intensive» avec le Congrès au sujet des sommes bloquées, qui doivent aider à «bâtir les institutions palestiniennes».

Leon Panetta, qui a appelé les deux parties à «des mesures audacieuses» pour relancer leur dialogue, a ensuite été reçu à Ramallah (Cisjordanie) par le président palestinien Mahmoud Abbas. Il a plaidé auprès de lui pour «des négociations directes avec Israël sur la base du communiqué du Quartette international pour le Proche-Orient», a indiqué le négociateur palestinien Saëb Erakat.

Il faisait référence à la déclaration publiée le 23 septembre par le Quartette (États-Unis, Union européenne, ONU, Russie) proposant une reprise des négociations de paix pour aboutir à un accord final fin 2012.

M. Abbas a réaffirmé à M. Panetta qu'il était prêt à reprendre les pourparlers de paix avec Israël, si celui-ci acceptait «l'arrêt de la colonisation et la référence aux frontières de 1967 comme base de négociations», a précisé M. Erakat.

«Pas de rupture»

«Cette visite est un message important en ce qu'elle montre qu'il n'y a pas de rupture entre l'administration américaine et l'Autorité palestinienne, compte tenu de l'opposition américaine à notre démarche d'adhésion à part entière de l'État de Palestine à l'ONU, d'autant plus que M. Panetta est le premier secrétaire à la Défense à nous rendre visite», a-t-il souligné.

Israël et les États-Unis sont hostiles à l'initiative des Palestiniens à l'ONU et prônent à la place une reprise des négociations de paix.

«Ce que j'apporte de plus important est un engagement continu à la sécurité d'Israël», a ensuite déclaré M. Panetta à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

«Dans cette période, il est particulièrement important de renforcer l'alliance de sécurité entre Israël et les États-Unis», a estimé M. Nétanyahou, qui a de nouveau appelé à une reprise des «négociations sans conditions» avec les Palestiniens.

«La sécurité et la reconnaissance sont les fondements de cette discussion», a-t-il ajouté, en référence à sa revendication que les Palestiniens reconnaissent Israël comme «État du peuple juif» et acceptent ses exigences en matière de sécurité, notamment une présence militaire à long terme dans la vallée du Jourdain.

Le secrétaire américain à la Défense devait ensuite se rendre en Égypte puis à une réunion de l'OTAN à Bruxelles.