C'est jour d'élections aujourd'hui à Islington et les résidants ne se font pas prier pour voter. À l'école primaire William Tyndall, un des 40 000 bureaux de vote du pays, les volontaires des partis avaient été témoins de longues files en matinée.

Les travaillistes et les libéraux-démocrates se sont chaudement disputés ce quartier branché londonien où Tony Blair a déjà résidé. Le parti de Gordon Brown avait remporté ce siège en 2005 avec une mince majorité de 484 votes sur les «Lib Dems». 

À en croire les électeurs rencontrés par La Presse, le vote serait encore une fois divisé.

Joanna King et sa mère Kathryn, toutes deux infirmes, avaient voté pour les travaillistes à cause de l'amélioration des services de santé. «Il y a eu une grande amélioration. Les travaillistes défendent les intérêts des gens vulnérables comme nous», dit Joanna.

De son côté, Michael Selvaduray, 37 ans, avait été impressionné par la performance de Nick Clegg aux débats télévisés. «Il m'inspire confiance», dit le graphiste.

Amina Dbargh avait opté pour un vote tactique. Elle préférait le programme des libéraux-démocrates mais elle avait voté pour les travaillistes. «C'est la meilleure option pour empêcher David Cameron de devenir premier ministre», dit l'avocate.

Les derniers sondages de la campagne plaçaient toujours les conservateurs en tête avec 37% contre 28% pour les travaillistes et les libéraux-démocrates.

Le visage de David Cameron, appuyé par la majorité de la presse britannique, du Sun au Financial Times, dominait les manchettes.

Dans le quartier de Soho, dans le centre-ville de la capitale, les préoccupations étaient bien différentes.

Sharmita Saha, directrice d'une jeune entreprise, n'aimait pas la proposition de Gordon Brown de hausser les cotisations salariales pour réduire le déficit budgétaire. Et l'idée de Nick Clegg d'amnistier les immigrants illégaux ne lui disait rien de bon. «Les conservateurs sont mieux à même d'encourager les jeunes entreprises comme la nôtre», dit la femme de 34 ans.

Signe de la lutte serrée entre les trois partis, Isobel Clouter cherchait un des candidats de sa circonscription pour lui poser une question. «Je suis toujours indécise entre deux partis, dit-elle fébrilement, en tenant sa fille par la main. Je n'ai jamais vu autant de gens au bureau de vote. C'est très excitant.»