Les pertes économiques dues aux feux de forêt sans précédent, qui ont ravagé la Russie cette année, s'élèvent à au moins 300 milliards de dollars, ont estimé jeudi des militants écologistes russes.

Le directeur du Centre russe pour la préservation de la nature, Alexeï Zimenko, a indiqué que le coût des incendies s'élevait à une moyenne de 25 000 dollars par hectare. Or, selon le Centre mondial de surveillance des feux, un organisme lié à l'ONU, entre 10 et 12 millions d'hectares sont partis en fumée depuis le début de l'année.

«Ces chiffres sont astronomiques», a relevé M. Zimenko au cours d'une conférence de presse, expliquant que ce calcul prenait en compte le coût de la reforestation et celui de la valeur de marché du bois perdu, mais pas les pertes écologiques, à savoir la destruction d'écosystèmes et d'animaux.

Les organisations de défense de l'environnement ont aussi accusé les autorités russes de minimiser l'ampleur du désastre.

«Malheureusement, les données officielles minimisent de trois à dix fois l'ampleur des incendies», ont déclaré dans un communiqué commun l'organisation de M. Zimenko, Greenpeace Russie et le WWF.

«Les dégâts colossaux infligés à la nature sur ces territoires et à l'économie du pays ne sont pratiquement pas pris en compte», relèvent-elles.

Selon le ministère russe des Situations d'urgence, environ un million d'hectares ont été ravagés par les incendies, alors que la Russie a connu cette année une canicule et une sécheresse d'une rare intensité.

Des économistes avaient déjà jugé que cette catastrophe naturelle allait coûter à la Russie entre 0,5 et 1% de son Produit intérieur brut, soit entre sept et quinze milliards de dollars.

Selon le gouvernement, la sécheresse va coûter à la Russie de 0,7 à 0,8 points de PIB en 2010.