La publication de milliers de documents secrets par le site Web WikiLeaks n'a pas entraîné de préjudice pour quiconque, a affirmé samedi le fondateur du site, Julian Assange.

Si ses détracteurs s'opposent aux révélations faites sur le site Web, c'est plutôt leur «pruderie de classe moyenne» qui est en cause, a accusé M. Assange.

Il a soutenu, devant une assemblée réunie pour le festival littéraire de Hay, au pays de Galles, qu'il n'y a «pas d'allégation officielle du domaine public» faisant état d'un individu ayant subi du tort après la diffusion de documents secrets sur WikiLeaks.

M. Assange a reconnu qu'en publiant des documents sur des régimes autoritaires, WikiLeaks avait joué un «rôle important» dans les soulèvements populaires touchant le monde arabe. Il a toutefois nié que son site ait pu être un élément déclencheur ou un facteur majeur dans ces révoltes pro-démocratie.

M. Assange estime plutôt que la propagation de ce mouvement est attribuable à l'ère d'Internet et aux stations télévisées par satellite, comme Al-Jazira.

En réponse à ses critiques qui accusent les révélations du site WikiLeaks de mettre en danger les vies d'individus, il a souligné que tout changement radical pouvait entraîner des risques et même des morts.

Les autorités américaines mènent une enquête afin de déterminer si M. Assange a violé les lois des États-Unis en diffusant des dizaines de milliers de documents secrets du gouvernement. Le soldat de l'armée américaine Bradley Manning, qui est accusé d'avoir transmis ces informations à WikiLeaks, est incarcéré dans une prison militaire.

M. Assange, âgé de 39 ans, a été libéré sous caution au Royaume-Uni, alors qu'il s'oppose à son extradition en Suède. Il y est accusé de viol et d'atteinte à la pudeur contre deux Suédoises. M. Assange nie ces accusations et estime qu'il n'aurait pas droit à un procès juste et équitable en Suède.

La High Court du Royaume-Uni entendra sa cause le mois prochain.