Les affrontements entre les rebelles syriens et les troupes du président Bachar el-Assad pour le contrôle du deuxième plus important aéroport du pays se sont intensifiés samedi, selon des militants antigouvernementaux.

Les forces loyalistes sont coincées dans un affrontement avec les rebelles à Alep depuis juillet, lorsque la ville, la plus grande du pays, est devenue un important champ de bataille dans le cadre du conflit qui fait rage depuis deux ans en Syrie et qui, selon l'ONU, aurait fait au moins 70 000 morts.

Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdoul-Rahman, a déclaré que les combats près de l'aéroport international d'Alep étaient maintenant concentrés sur un tronçon de l'autoroute reliant la ville à cette installation stratégique que les insurgés tentent de conquérir depuis plusieurs semaines.

Les rebelles ont récemment mis la main sur deux bases militaires protégeant l'aéroport. Ils ont aussi bloqué une route utilisée par l'armée pour transporter des effectifs et des provisions.

Les rebelles contrôlent également de vastes pans de la région d'Alep, ainsi que des quartiers complets de la ville, qui est divisée entre zones rebelles et celles détenues par le régime. Des mois de violents combats dans les rues ont transformé des quartiers complets en champs de ruines.

Vendredi, les forces gouvernementales ont tiré trois missiles sur une région sous contrôle rebelle dans l'est d'Alep, frappant plusieurs bâtiments et tuant 37 personnes, selon l'OSDH. Certains corps ont été récupérés dans les gravats des logements détruits lors du bombardement, qui a apparemment impliqué des missiles sol-sol.

Une attaque similaire survenue mardi dans un autre quartier pauvre d'Alep a fait au moins 33 morts, dont près de la moitié était des enfants.

À Damas, les forces du régime ont bombardé plusieurs quartiers rebelles, samedi, dans le cadre de leurs efforts pour déloger les combattants de l'opposition qui ont utilisé les villes et villages entourant la capitale pour lancer des attaques visant à pénétrer au coeur de Damas.

Jeudi, un attentat à la voiture piégée près du siège du Parti Baas, dans le centre de la capitale, a fait 53 morts et plus de 200 blessés, selon les médias d'État.

Personne n'a revendiqué la responsabilité de cette attaque. Les attentats à la voiture piégée et les attaques suicide sont un signe distinctif de Jabhat al-Nustra, un groupe de militants islamistes qui est l'une des nombreuses factions rebelles.

Les efforts pour mettre fin aux violences se sont jusqu'à maintenant avérés vains. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que le Kremlin et la Ligue arabe tentaient d'établir des contacts directs entre le régime et l'opposition.