Le nombre de personnes tuées lors de violences extrémistes, politiques ou criminelles a reculé de 21% entre 2016 et 2017 au Pakistan, où ces statistiques s'améliorent pour la troisième année consécutitve, pointe un rapport mercredi.

Quelque 2057 personnes ont été tuées et 2074 blessées en 2017, pour un total de 4131 victimes, indique le Centre pour la recherche et les études sécuritaires (CRSS), basé à Islamabad. Il décompte les attentats, attaques terroristes, meurtres ciblés, lynchages, braquages, morts en détention et lors d'opérations des forces de sécurité, ainsi que toutes morts violentes hormis celles résultants de simples différends personnels ou tribaux.

La tendance est positive alors que le Pakistan comptait 4327 victimes de violence (dont 2613 tués et 1714 blessés) en 2016 et 6574 en 2015 (4647 morts, 1927 blessés), d'après les statistiques du CRSS.

Les attentats ont notamment diminué dans la foulée d'une offensive de l'armée pakistanaise lancée en juin 2014 contre les bases arrières des groupes extrémistes armés qui opéraient jusque-là impunément dans les zones tribales du nord-ouest du pays, frontalières de l'Afghanistan.

Ces groupes ont fait plusieurs milliers de morts civils depuis 2004.

«La réduction de l'espace des groupes insurgés les a forcés à changer leurs tactiques», et à «essayer d'infliger des dommages qui légitimeraient leur présence», notamment en s'en prenant aux forces de sécurité, pointe le rapport.

Certaines factions restent néanmoins suffisamment actives pour mener des attentats ponctuels mais dévastateurs. À l'instar d'une attaque le jour de Noël contre une église de Quetta (Sud-Ouest), revendiquée par l'État islamique, qui avait fait 9 morts et 30 blessés.

Au total, l'État islamique a revendiqué des attaques ayant tué 143 personnes - plus du double des 68 ayant péri du fait de ce groupe en 2016 - alors qu'une branche des extrémistes du Lashkar-e-Jhangvi s'attribue 99 morts.

Islamabad est accusé par Washington de ne pas en faire assez contre les groupes insurgés, notamment contre les talibans afghans et le réseau Haqqani que l'administration américaine accuse le Pakistan d'héberger sur son sol.

Le Pakistan a été placé en février sur une liste grise de pays finançant le terrorisme, une mesure qui devrait être effective en juin.