Quinze personnes ont été incarcérées mercredi au Vietnam, accusées d'avoir projeté un attentat à l'aéroport le plus fréquenté du pays, en usant de bombes incendiaires, à l'approche d'une fête nationale, ont indiqué des médias d'État.

Un tribunal d'Hô Chi Minh-Ville a condamné ces 15 personnes à des peines allant de 5 à 16 années de prison après qu'elles aient été reconnues coupables d'avoir disposé des cocktails Molotov dans l'enceinte de l'aéroport international Tan Son Nhat d'Hô Chi Minh-Ville, a rapporté le quotidien Thanh Nien, contrôlé par l'État.

Les attentats demeurent rares au Vietnam.

Les protagonistes étaient accusés d'avoir établi des contacts sur internet avec des groupuscules étrangers ayant financé cette opération qui a été déjouée en avril , à l'approche des célébrations du Jour de la Libération, a expliqué le journal, sans précisions.

«Par le biais de réseaux sociaux, les accusés ont coopéré avec une organisation militante étrangère (...) qui a financé l'achat d'armes et de cocktails Molotov dans un but terroriste», précise le verdict de ce procès étalé sur deux jours, selon le journal.

Ni les médias étatiques ni les autorités n'ont fourni d'éventuel motif à cette tentative d'attentat.

Les condamnations pour terrorisme sont passibles de la peine de mort au Vietnam, un pays au parti unique, où les médias indépendants sont bannis et la liberté d'expression particulièrement contrôlée.

Mardi, le gouvernement a dévoilé une brigade de 10 000 membres pour lutter contre les cyberattaques et les «mauvaises opinions» émises sur internet, ont rapporté les médias d'État.

«Alors que de nombreux pays et acteurs parlent d'une véritable guerre en ligne, (le Vietnam) doit se tenir prêt à combattre chaque seconde, chaque minute, chaque heure toute mauvaise opinion», a déclaré le colonel Nguyen Trong Nghia, chef-adjoint du Département politique de l'Armée populaire, cité par le quotidien officiel Tuoi Tre News.

Cette unité, baptisée Force 47, a également pour mission de lutter contre la propagande dissidente sur internet.

Plus de la moitié des 93 millions de Vietnamiens ont accès à internet et de nombreux dissidents utilisent les réseaux sociaux pour critiquer le gouvernement.

Cette année a été particulièrement sévère pour les militants au Vietnam, avec au moins quinze arrestations et plusieurs lourdes peines d'emprisonnement.