Les États-Unis et le Japon ont mené le premier test d'interception d'un missile cible en utilisant un système conçu conjointement par les deux pays, le programme de missiles balistiques nord-coréen restant une grosse source d'inquiétude, a-t-on appris lundi.

Les deux alliés travaillent depuis 2006 à la mise au point d'une variante du système Standard Missile-3, un missile lancé d'un navire qui fait partie du système de défense antimissiles Aegis.

Durant le test mené vendredi à Hawaï, le système «Block IIA» a touché avec succès le missile cible en plein vol dans l'espace, selon l'Agence américaine de défense antimissiles (MDA).

Selon cette dernière, les États-Unis ont jusqu'à ce jour dépensé 2,2 milliards de dollars sur ce nouveau système, et le Japon environ 1 milliard de dollars.

«Nous sommes tous deux inquiets des capacités de la Corée du Nord et nous travaillons en permanence pour améliorer nos systèmes de défense», a expliqué le porte-parole du MDA Chris Johnson. «C'est logique que les États-Unis et le Japon se partagent la facture en ce domaine».

Mitsubishi et Raytheon fabriquent chacun des parties des missiles, qui sont assemblés aux États-Unis et sont conçus pour abattre des missiles à moyenne portée et à portée intermédiaire.

Le test vendredi s'est déroulé au moment même où le nouveau chef du Pentagone James Mattis était en tournée en tournée en Corée du Sud et en Asie pour son premier déplacement en tant que secrétaire à la Défense.

Il a affirmé ce même jour que toute attaque nucléaire par la Corée du Nord entraînerait une «réponse efficace et écrasante», alors qu'il tentait de rassurer ses alliés sud-coréens et japonais, inquiets de la rhétorique isolationniste du président Donald Trump.

Séoul travaille de son côté en collaboration avec Washington pour installer d'ici la fin de l'année un autre système de défense antimissiles (Thaad) pour se protéger de la Corée du Nord.