Les dirigeants des plus grandes puissances mondiales ont ouvert dimanche le sommet du G20 en Chine pour s'efforcer de relancer une économie mondiale et des échanges commerciaux en berne, le président hôte, Xi Jinping, appelant à éviter les « discussions creuses ».

M. Xi a accueilli chacun des chefs d'État et de gouvernement au sommet de Hangzhou (est), avec une poignée de main et une longue accolade à son homologue américain, Barack Obama, dont c'est la dernière visite en Chine en tant que président.

Le dirigeant chinois a encouragé les participants à parvenir à « des mesures concrètes, sans discussions creuses », lors de cette réunion qui se déroule jusqu'à lundi dans une métropole célèbre pour son paysage lacustre et désertée en raison de mesures de sécurité extrêmement draconiennes.

La Chine espère une rencontre couronnée de succès pour s'afficher comme une nation puissante, prête à assumer un rôle sur la scène internationale qui corresponde à son statut de deuxième économie mondiale.

Les autorités du régime communiste ont fermé des milliers d'usines pour garantir un ciel bleu - cependant couvert de nuages dimanche -, encouragé les habitants à quitter la ville pendant la semaine de congés payés spécialement décrétée pour l'occasion, et arrêté des dizaines de dissidents afin de prévenir toute perturbation.

« Avancée historique »

Les pays du G20, qui représentent environ 85 % de la richesse mondiale et deux tiers de la population du globe, tenteront de dépasser leurs divergences, ce qui devrait s'avérer difficile selon les analystes.

En dépit des profondes crises (traités de libre-échange, migrants, Syrie), les dirigeants ne devraient ainsi pas se risquer à défier la montée des populismes dans le monde, à l'heure où le libre-échange rencontre une forte opposition dans les opinions publiques.

Le G20 a été précédé par une importante activité diplomatique en Chine sur des sujets allant du changement climatique à la guerre en Syrie en passant par le commerce international.

Avec une annonce retentissante avant même l'ouverture du sommet : les États-Unis et la Chine ont ratifié samedi l'accord de Paris de fin 2015 sur le climat, une initiative cruciale de la part des deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, en vue de sa possible entrée en vigueur d'ici fin 2016.

Un objectif visé par Barack Obama, désireux de préserver son « héritage » environnemental avant la fin de son mandat.

« Recul » sur la Syrie

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, a applaudi cette avancée historique », tandis que Xi avait insisté samedi sur le rôle décisif joué par Pékin - soucieux de se défaire de son image de pays miné par une pollution atmosphérique endémique.

La ratification de ce traité d'ici à la fin de l'année est l'une des priorités du président français, François Hollande, qui participe au dernier G20 de son quinquennat.

Il a en revanche laissé entendre son opposition à la conclusion rapide du traité de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne (TTIP ou TAFTA).

Aux yeux de la France, une telle issue ne pourrait intervenir avant la fin de l'année, et ce même si le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a assuré dimanche à Hangzhou que Bruxelles poursuivait ses pourparlers avec Washington.

Dans le dossier syrien, la Russie « a reculé » sur certains points dans ses négociations avec les États-Unis sur la Syrie, rendant impossible pour le moment un accord de coopération entre les deux puissances, a annoncé un haut responsable américain.

Le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov devaient cependant se rencontrer à nouveau lundi matin en marge du G20.

Moscou et Washington, qui effectuent séparément des frappes contre les djihadistes en Syrie, sont en désaccord sur le sort du président syrien Bachar al-Assad - tandis que régime de Damas continue de cibler l'opposition syrienne avec le soutien russe, autre pomme de discorde avec les États-Unis.

La guerre en Syrie, qui a fait plus de 270 000 morts, a poussé à la fuite plusieurs millions de personnes depuis mars 2011, provoquant un désastre humanitaire qui a atteint les portes de l'Europe.

Dimanche à Hangzhou, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a prévenu que les capacités d'accueil de réfugiés en Europe étaient « proches de leurs limites » et a appelé les autres puissances du G20 à assumer leur part de responsabilité.