Le plus puissant groupe rebelle en Birmanie a claqué la porte jeudi des premiers grands pourparlers de paix organisés par le gouvernement d'Aung San Suu Kyi depuis son arrivée au pouvoir il y a quelques mois.

Négociateurs de l'Armée unie de l'Etat Wa (United Wa State army, UWSA) et organisateurs ont tenté de minimiser cette sortie en plaidant un «malentendu» concernant le statut de la délégation.

Le groupe de représentants Wa s'est en effet vu remettre au début des pourparlers mercredi des badges de simples observateurs, ne les autorisant pas à prendre la parole.

«C'est un malentendu. Nous allons aller les retrouver s'ils sont toujours là», a déclaré à la presse Khin Zaw Oo, représentant du gouvernement aux pourparlers organisés à Naypyidaw, la capitale administrative birmane.

L'Armée unie de l'Etat Wa (UWSA) a interrompu en 1989 la lutte armée contre la junte alors au pouvoir en échange du contrôle d'une partie du territoire à la frontière avec la Chine, réputé pour le trafic de drogues.

Le groupe, qui a des liens culturels forts avec la Chine, a toutefois conservé son armée permanente de 20 à 25 000 hommes.

Il avait accepté de se joindre aux pourparlers de paix nationaux suite à une rencontre fin juillet avec Aung San Suu Kyi.

Malgré les appels à la paix d'Aung San Suu Kyi, qui a évoqué l'idée d'un fédéralisme qui donnerait plus de pouvoirs aux régions, les combats se poursuivent entre plusieurs groupes et l'armée, notamment dans les régions Kachin (nord) et Shan (est).

Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie, où vivent plus de 130 ethnies différentes, est confrontée à des soulèvements de groupes qui réclament plus d'autonomie. Dans plusieurs régions frontalières, des combats meurtriers opposent l'armée et ces groupes.