Quelque 200 ouvriers cambodgiens de l'industrie textile ont été hospitalisés après de nouveaux évanouissements collectifs cette semaine dans les usines, suscitant de nouvelles inquiétudes sur les conditions de travail dans ce secteur vital pour le pays.

Au moins 61 salariés d'une usine de la province de Takeo (sud) se sont évanouis mercredi, a déclaré Cheav Bunrith, porte-parole du Fonds national de Sécurité sociale (NSSF).

Ces malaises surviennent après que 89 employés d'une usine de la province de Kandal se sont effondrés entre lundi et mardi.

Et 36 autres ouvriers se sont aussi évanouis dans une unité de fabrication dans la banlieue de la capitale Phnom Penh mardi matin, selon M. Bunrith.

«Certains ouvriers achètent de petites crevettes fermentées pour déjeuner puis ressentent des migraines, des vertiges et s'évanouissent», a-t-il déclaré à l'AFP.

Quelque 700 000 ouvriers travaillent pour l'industrie du textile au Cambodge, qui fabrique des vêtements pour des marques comme Gap, Nike et H&M. Cette industrie représente une ressource importante pour ce pays d'Asie du Sud-est.

«Les ouvriers qui s'évanouissent sur leur lieu de travail représentent toujours un sérieux problème pour nous», a déclaré à l'AFP Chea Mony, responsable de l'Union syndicale des travailleurs du Royaume du Cambodge (FTU).

«Le gouvernement et les employeurs échouent dans la prise en charge des ouvriers», a-t-il ajouté.

Les conflits sociaux sur les salaires, la sécurité et les conditions  de travail dans l'industrie textile au Cambodge sont fréquents et parfois violents.

En novembre 2014, le gouvernement cambodgien avait annoncé une hausse du salaire minimum, à 102 euros mensuels contre 80, dans l'industrie textile.

Début 2014, les ouvriers avaient fait grève pour demander un doublement de leur salaire à 160 euros. Des heurts avaient provoqué quatre morts.