La Corée du Nord a dénoncé avec force dimanche le renforcement par les États-Unis de leur arsenal de sanctions à son encontre en riposte au piratage informatique de Sony Pictures, critiquant le refus de Washington de mettre en place une enquête conjointe sur cette affaire.

Les États-Unis, qui accusent Pyongyang d'être derrière la cyber-attaque, ont ajouté vendredi à leur liste noire dix hauts responsables du régime, l'agence nord-coréenne de renseignement ainsi que deux entreprises liées au secteur militaire du régime communiste. La Maison-Blanche a prévenu qu'il s'agissait «du premier volet» de sa réponse au piratage informatique, dont Pyongyang dément avec vigueur être l'auteur.

À la suite de l'attaque fin novembre, Sony Pictures avait dans un premier temps annulé la sortie du film «L'Interview qui tue!», qui relate une tentative d'assassinat du leader nord-coréen Kim Jong-Un par la CIA. Les pirates agitaient alors la menace d'attentats contre des salles de cinéma.

Le FBI a dit que la Corée du Nord était à l'origine de la manoeuvre, ce que mettent en doute certains spécialistes.

Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré que le refus de Washington de lancer une enquête conjointe était le signe de sa «mauvaise conscience». «Les actions persistantes et unilatérales de la Maison-Blanche et l'adoption de sanctions (....) prouvent manifestement qu'elle ne s'est pas départie de sa répugnance et de son hostilité invétérées» envers la Corée du Nord, a déclaré un porte-parole cité par l'agence officielle KCNA.

La Corée du Nord fait déjà l'objet d'une large batterie de sanctions internationales liées à son programme nucléaire controversé.

Les nouvelles sanctions ne feront que renforcer la détermination de Pyongyang à faire de son programme militaire sa priorité, a ajouté le porte-parole.

Il s'agit de la première riposte officiellement revendiquée par Washington depuis l'attaque contre Sony signée du mystérieux groupe de pirates «Guardians of Peace».

La Corée du Nord a été récemment victime de coupures d'internet géantes, mais Washington a refusé de reconnaître ou de démentir en être responsable.