Vingt-neuf personnes restaient hospitalisées samedi à Shanghai, plus de 48 heures après la bousculade du Nouvel An qui a fait 36 morts sur le boulevard touristique du Bund, ont indiqué les autorités.

Parmi ces personnes hospitalisées figurent neuf victimes grièvement blessées, a précisé la municipalité, dans un nouveau bilan publié samedi sur son compte Twitter.

Mercredi soir sur le Bund, quelques instants avant le passage à 2015, un mouvement au sein d'une foule très dense a transformé la célèbre artère historique en une scène de chaos meurtrier, d'où ont été retirés 36 corps sans vie.

La bousculade a également fait 49 blessés et mis en évidence de graves carences chez les forces de l'ordre et les services de secours, incapables de prévenir le drame et ensuite dépassés.

Les personnes décédées étaient majoritairement de sexe féminin (25 sur 36) et jeunes pour la plupart, selon une liste détaillée rendue publique samedi par la municipalité de Shanghai.

La dernière victime identifiée est une femme de 18 ans, Liu Yajie, indique cette liste. On compte aussi parmi les morts une Taïwanaise et une Malaisienne.

Samedi, les hommages spontanés se poursuivaient sur la promenade du Bund, des passants déposant des fleurs à un site aménagé par les autorités.

Des proches de victimes ont confié à l'AFP exiger désormais une explication officielle du gouvernement sur les faits.

«Nous continuons à attendre que le gouvernement fournisse des réponses sur cet accident. Les obsèques ne seront pas célébrées avant que nous ayons obtenu une explication», a ainsi déclaré samedi un parent de victime, sous couvert de l'anonymat.

Même la presse officielle chinoise a estimé que la bousculade de Shanghai avait révélé des fragilités d'une Chine dont l'administration peine à s'adapter au rythme effréné de transformation de la société.

«Le gouvernement municipal a été pris dans une tempête de critiques pour n'avoir pas pris les mesures préventives nécessaires», a reconnu vendredi en soirée l'agence de presse Chine nouvelle.

Les observateurs s'attendent donc à ce que l'enquête ouverte sur la tragédie débouche sur des sanctions de hauts fonctionnaires à Shanghai, métropole davantage habituée à s'exposer comme une vitrine de la réussite de la Chine.