Des recherches sont en cours ces jours-ci sur le site de l'avalanche qui a emporté trois randonneuses québécoises le 14 octobre au Népal. Elles ont repris vendredi dernier, lorsque deux spécialistes en avalanche québécois sont arrivés sur les lieux, équipés de sondes plus résistantes.

Leur mission est rendue possible grâce à une collecte de fonds menée par des associations de plein air (namaste-sylvie.org). La tâche, toutefois, ne s'annonce pas facile. Des photos prises sur le site de l'avalanche le 20 octobre et fournies à La Presse par l'agence touristique Terra Ultima témoignent de l'ampleur du travail à faire et des conditions difficiles sur le terrain.

1. Le 14 octobre, vers midi, six randonneurs québécois et leur guide népalais ont été pris dans une avalanche sur un sentier de la région du Naar-Phu, non loin du mont Annapurna. «C'était des grosses boules de neige qui nous tombaient dessus», a raconté la survivante Sonia Lévêque le surlendemain du drame. Sur cette photo, on peut voir ces boules de neige accumulées au sol. Selon l'agence Terra Ultima, qui organisait le trek, l'avalanche a laissé au sol un amoncellement d'une épaisseur d'environ neuf mètres.

PHOTO FOURNIE PAR TERRA ULTIMA

2. L'équipe de recherche travaille avec des sondes, de longues tiges dont le diamètre est semblable à celui d'un stylo. «On pique la sonde à travers la neige dans l'espoir de toucher un corps ou encore du matériel qui pourrait guider les recherches», explique la guide Renée-Claude Bastien. Lorsqu'il y a résistance, on sort ses pelles et on creuse. Ces jours-ci, dans la région du Naar-Phu, le mercure atteint 10-12 degrés le jour et chute sous zéro la nuit. La neige s'est donc transformée en glace. Incapable de planter ses sondes, la première équipe avait dû suspendre ses recherches le 20 octobre, après trois jours de travail. Les deux spécialistes québécois, appuyés par une équipe népalaise, sont équipés de sondes en acier plus résistantes. Ils ont aussi apporté un système de détection par radar qui permet de localiser certains vêtements sous la neige, mais celui-ci n'a pas fonctionné en raison de la présence de débris dans la neige.

PHOTO FOURNIE PAR TERRA ULTIMA

3. Généralement, l'automne est clément dans la région du Naar-Phu et il y a peu de précipitations. Il n'y a donc pas d'accumulation de neige au sol, comme le montre cette photo prise sur le même sentier lors d'un voyage précédent. L'équipe en place a donc espoir que le temps s'adoucira et que la neige ramollira. Pour l'instant, note Julien Passerini, le sol demeure difficile à travailler. L'équipe entend poursuivre ses recherches jusqu'à la mi-novembre. Son but: retrouver les corps avant le retour imminent de l'hiver. «C'est possible que les spécialistes en avalanche [des bénévoles qui connaissaient Sylvie Marois] doivent retourner au printemps, lors de la fonte des neiges», indique Pierre Gaudreault, directeur général d'Aventure Écoutourisme Québec, l'association qui gère la collecte de fond du projet Namaste-Sylvie.

PHOTO FOURNIE PAR TERRA ULTIMA

4. Les quatre survivants du groupe ont repéré un territoire d'environ 200 mètres de largeur sur 10 mètres de longueur où devraient se trouver les corps des trois randonneuses disparues. Juché à 3800 mètres d'altitude, le site surplombe une rivière (en bas à gauche sur cette photo) et se situe à trois heures de marche du village de Phu. Les recherches se concentrent dans deux endroits différents, selon Julien Passerini, directeur des opérations d'Explorateur Voyage. Les corps de la guide Sylvie Marois, 54 ans, et de la randonneuse Geneviève Adam, 33 ans, pourraient être proches l'un de l'autre, car les deux femmes fermaient la marche lorsque le drame est survenu. Le corps de la troisième disparue pourrait se trouver plus loin, car cette dernière marchait au centre de la file indienne.

PHOTO FOURNIE PAR TERRA ULTIMA