Le premier ministre japonais Shinzo Abe a renoncé à recevoir cette année le président russe Vladimir Poutine en raison de tensions liées à la situation en Ukraine et aux sanctions japonaises contre Moscou, a rapporté mardi la presse locale.

Les deux pays s'étaient mis d'accord sur le principe d'une visite du dirigeant russe au Japon à l'automne mais Washington a demandé à Tokyo de surseoir à ce projet, a rapporté l'agence de presse Kyodo News, citant des sources gouvernementales.

Pour le gouvernement japonais, il est important de rester au diapason de l'Occident et c'est pourquoi il emboîté le pas aux Etats-Unis et à l'Union européenne pour imposer des sanctions à la Russie en réaction à la crise ukrainienne, souligne Kyodo.

Le Japon souhaiterait pouvoir accueillir Vladimir Poutine au printemps mais tout dépendra de l'état des relations entre Washington et Moscou, ajoute l'agence.

Le quotidien Sankei Shimbun a également estimé que la visite du président russe allait être reportée au début de l'année prochaine au plus tôt.

Les dirigeants japonais et russe pourraient toutefois saisir l'occasion du Forum de coopération économique Asie-Pacifique qui se tient à Pékin en novembre pour s'entretenir.

Le but des autorités japonaises est désormais de «tenir un sommet à l'occasion du forum de coopération économique», a ajouté Kyodo.

Avant que la crise ukrainienne n'éclate, M. Abe avait activement cherché à resserrer les liens diplomatiques et économiques avec la Russie dans le but de solder un différend de longue date sur les îles Kouriles du sud annexées par les troupes soviétiques dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, mais toujours revendiquées par le Japon.

Cette querelle a empêché Tokyo et Moscou de signer un traité de paix officiel.