Le Japon est célèbre, entre autres, pour ces séances d'excuses durant lesquelles une personne confesse publiquement ses fautes avec force courbettes sous un crépitement de flashes. Au palmarès des aveux contrits, un député provincial vient sans doute de décrocher le premier prix.

Mardi, Ryutaro Nonomura, un député provincial de 47 ans, élu d'une circonscription de l'ouest du pays, est apparu en conférence de presse à Kobe, pour s'expliquer sur des détournements de fonds présumés, environ 44 000 $ pour des voyages divers et de multiples séjours dans des établissements de bains. Le tout sans factures.

Normalement, l'exercice est empreint de solennité, de retenue, le pénitent souvent en strict costume sombre s'inclinant à angle droit devant les médias en signe de repentance.

Mais cette fois, malgré une mise très sobre, le député s'est déchaîné : pleurs, cris rauques de désespoir, coups de poings sur la table, larmes en cascade.

Entre deux hoquets et sanglots, l'élu éructait des excuses et des propos incohérents tandis que les caméras ne perdaient pas une miette du spectacle.

Extraits : «(Cris)... Je suis devenu membre de l'assemblée... (pleurs)... je ne pensais qu'à changer la société». (cris)... Ce Japon! ... (pleurs)... j'ai risqué ma vie (pleurs et cris), vous comprenez??!».

Et le spectacle a duré trois heures devant une salle partagée entre la stupeur et une envie de rire.

En tout cas, l'honorable député a fait du profit à beaucoup de gens bien au-delà de sa circonscription : la vidéo de son numéro a été vue un demi-million de fois mercredi après-midi.