Le Parti communiste chinois (PCC) a annoncé mercredi l'exclusion de ses rangs d'un dirigeant proche de l'ex-grand patron de la police, Zhou Yongkang, dont on est sans nouvelles et dont l'entourage est assailli par les enquêtes.

Semaine après semaine, les puissants réseaux de M. Zhou semblent s'effriter sous l'action des services anticorruption, fragilisant la position de celui qui fut durant 10 ans un responsable clé du régime jusqu'à fin 2012.

La dernière tête à tomber autour de Zhou Yongkang est Guo Yongxiang, ancien vice-gouverneur de la province du Sichuan, soupçonné de «graves violations disciplinaires» et de «corruption morale» par l'organe chargé de l'inspection du PCC, le gendarme du Parti.

M. Guo a également travaillé 26 ans dans l'industrie pétrolière, un secteur dominé par les grands groupes d'État où Zhou a également officié et consolidé ses réseaux d'influence.

L'administration du Sichuan est au centre des investigations anticorruption pour avoir été une province naguère contrôlée par Zhou Yongkang, avant qu'il ne soit chargé de la Sécurité publique au sein du Comité permanent du Bureau politique du PCC, l'organe suprême du pouvoir en Chine.

L'ex-patron de la mégalopole de Chongqing - municipalité autonome voisine du Sichuan -, Bo Xilai, également réputé proche de Zhou Yongkang, a été condamné à la prison à vie l'an dernier au terme d'un retentissant scandale.

Zhou Yongkang n'a pas été vu en public depuis six mois et il fait l'objet d'une enquête anticorruption, selon des médias étrangers.

Si les autorités chinoises n'ont encore rien confirmé, l'étau semble bien se resserrer autour de l'ancien homme fort de la sécurité chinoise : le mois dernier, la presse officielle a annoncé l'arrestation de son frère cadet, Zhou Yuanqing.

Et cette semaine, l'influent magazine financier Caijing a fait état de relations d'affaires entre un sulfureux homme d'affaires, suspecté de régner sur un «gang mafieux» en cours de jugement, et le fils de Zhou, Zhou Bin. Ce dernier serait sous les verrous.

Si la purge visant Zhou Yongkang devenait officielle, cela serait la première fois depuis la Révolution culturelle (1966-76) qu'un personnage de ce rang ferait les frais d'une enquête.

Zhou régnait en maître sur la Commission des affaires politiques et judiciaires du PCC, qui a la haute main sur la police et la justice en Chine.

Il avait quitté ses fonctions à l'occasion du renouvellement de la direction du PCC en novembre 2012.