L'armée chinoise a fait voler son premier drone de combat furtif, ce bond technologique confirmant que Pékin rattrape son retard sur les États-Unis en matière de technologie militaire, a rapporté vendredi la presse officielle.

Le drone au fuselage profilé a effectué un vol d'une vingtaine de minutes jeudi avant de se poser sans problème apparent, selon des témoins cités dans les journaux.

Ressemblant au drone militaire américain Northrop Grumman X-47B, avec son aile delta, il est baptisé «Lijian» («Épée effilée»). Il pourra conduire des missions de surveillance et de frappe à distance.

De façon classique en Chine, ce baptême de l'air a d'abord été rapporté par des photographies et des vidéos mises en ligne par des «amateurs» sur des blogues d'initiés, une telle publication ayant forcément obtenu un feu vert au moins tacite des autorités.

Ces clichés ont vraisemblablement été pris à Chengdu (sud-ouest) où sont fabriqués les avions de combat nouvelle génération de l'armée de l'air chinoise.

Puis les médias ayant pignon sur rue - agence Chine nouvelle, télévision CCTV, Quotidien du peuple - ont repris la nouvelle, en insistant sur le fait que les capacités militaires chinoises se rapprochaient de celles des grandes nations occidentales.

Avec ce premier vol réussi, la Chine rejoint les rangs des États-Unis et de l'Europe qui travaillent sur la prochaine génération d'avions de combat sans pilote, a expliqué à l'AFP Rick Fisher, de l'International Assessment and Strategy Center.

Ce drone «illustre l'investissement massif que la Chine est en train de réaliser pour se doter d'une puissance militaire de classe mondiale», a-t-il commenté.

En développant des drones, Pékin va «nettement compliquer la défense de pays comme le Japon et (de territoire) comme Taïwan, ainsi que la tâche pour les forces militaires américaines en Asie», a ajouté l'expert.

Début octobre, Tokyo et Washington ont annoncé que les États-Unis allaient pour la première fois déployer des drones d'observation Global Hawks au Japon.

Le drone Lijian sera selon M. Fisher vraisemblablement décliné en une version pour porte-avions et une autre version, à l'envergure élargie, pour des missions de surveillance de longue portée.

Pékin avait dévoilé son premier prototype de chasseur-bombardier furtif début 2011, plus tôt qu'attendu par les experts, confirmant ainsi la rapide modernisation de ses forces armées.

La Chine, dotée de la plus grande armée de la planète (Armée populaire de libération) et d'un arsenal nucléaire, a le deuxième budget de défense du monde après les États-Unis, ce qui suscite des craintes chez ses voisins et à Washington.

PHOTO PEOPLEDAILY.COM

Plusieurs médias dont le Quotidien du peuple, ont repris la nouvelle, en insistant sur le fait que les capacités militaires chinoises se rapprochaient de celles des grandes nations occidentales.