L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf a demandé mardi aux tribunaux de retirer son nom de la liste des personnalités interdites de séjour à l'étranger, afin de pouvoir se rendre au chevet de mère malade à Dubaï, ont indiqué des proches.

L'ancien dirigeant, de son coup d'État en 1999 à sa destitution en août 2008, avait mis fin à un exil volontaire de plus de quatre ans en mars dernier, dans l'espoir de participer aux élections et de «sauver» le Pakistan, confronté à une crise économique et aux attentats des talibans.

Mais, l'ancien homme fort d'Islamabad avait été rapidement rattrapé par la justice qui l'assigné à résidence dans sa luxueuse villa de la capitale pour différentes affaires, dont le meurtre de son ancienne rivale Benazir Bhutto.

Pervez Musharraf, 70 ans, est devenu la semaine dernière un «homme libre» en obtenant la libération conditionnelle dans la dernière affaire pour laquelle il était encore assigné à résidence : l'assaut sanglant qu'il avait ordonné contre des islamistes retranchés dans la Mosquée rouge d'Islamabad en 2007.

Son nom demeure toutefois inscrit sur la liste de personnalités interdites de séjour à l'étranger. Or, un avocat de M. Musharraf, A. Q. Hallipota, a déposé mardi une demande officielle à la Haute cour de la province du Sind à Karachi afin que le nom de l'ancien dirigeant soit retiré de cette liste, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP.

«Puisqu'il a obtenu sa libération conditionnelle dans toutes les affaires qui pèsent contre lui, il n'est pas juste que son nom figure toujours sur cette liste», a déclaré à l'AFP Aasia Ishaq, porte-parole de la formation politique de l'ancien général.

«C'est son droit, à titre de citoyen, de voyager où il le veut. Aussi, il veut voir sa mère malade qui vit à Dubaï», aux Émirats arabes unis, a ajouté Mme Ishaq.

«Sa mère est dans un état critique, elle a été admise aux soins intensifs. Et il doit la voir», a renchéri Afshan Adil, avocate de l'ancien dirigeant dont les démêlés judiciaires font l'objet de spéculations au Pakistan, certains commentateurs suggérant un accord secret entre le pouvoir et M. Musharraf afin d'exfiltrer ce dernier.

Une décision de la Haute cour du Sind concernant cette demande est attendue le 18 novembre.