Le procureur du tribunal populaire devant lequel comparaissait jeudi le dirigeant déchu chinois Bo Xilai a détaillé les accusations qui pèsent contre lui, incluant d'importants détournements de fonds publics à son propre bénéfice ou à celui de sa famille.

Les faits reprochés, rendus publics par le canal du microblogue du tribunal de la ville de Jinan où comparaît M. Bo, couvrent une douzaine d'années, de 1999 à début 2012.

L'ancien ministre du Commerce et ex-grand patron des métropoles de Dalian (nord-est) et de Chongqing (sud-ouest) est officiellement accusé d'avoir reçu en pots-de-vin, avec son épouse Gu Kailai et leur fils Bo Guagua, 21,79 millions de yuans (3,72 millions de dollars) de deux hommes d'affaires, Tang Xiaolin et Xu Ming.

Accusé de corruption et détenu depuis plus d'un an, M. Xu dirigeait le groupe Shide et était propriétaire notamment d'une équipe de football, qui avaient leur siège à Dalian, où Bo Xilai avait entamé son ascension politique, comme maire et chef du Parti communiste.

La presse de Hong Kong avait affirmé l'an dernier que Xu Ming avait financé une partie des études de Bo Guagua dans les prestigieux établissements d'Oxford et de Harrow en Grande-Bretagne.

Bo Xilai est également accusé d'avoir détourné 5 millions de yuans (850 000 $) de fonds publics d'une agence gouvernementale, en les faisant transiter par des comptes bancaires de son épouse, avocate d'affaires.

On lui reproche enfin toute une série d'abus de pouvoir commis alors qu'il régnait en maître absolu dans la métropole géante de Chongqing. Ces infractions avaient pour but d'entraver l'enquête criminelle visant son épouse, reconnue coupable en août 2012 de l'assassinat d'un Britannique.

Le procès de Bo Xilai s'est ouvert jeudi matin sous haute sécurité, le compte-rendu des débats n'étant accessible que par des microblogues diffusés par la cour pénale.

Aucune photo de Bo n'avait été diffusée plus de deux heures après le début de l'audience.