Le premier ministre australien a démarré lundi la campagne électorale pour les élections de septembre, dans l'ombre de mauvais sondages pour son parti travailliste et d'appels de la presse Murdoch à «virer cette bande».

Kevin Rudd, devenu premier ministre en juin après avoir remplacé sans ménagement Julia Gillard, elle aussi travailliste, a annoncé dimanche que l'élection se déroulerait le 7 septembre.

Selon un premier sondage publié lundi matin, l'opposition conservatrice menée par Tony Abbott rassemble 52% de votes favorables, contre 48% pour les travaillistes, au pouvoir depuis 2007.

Un autre sondage indique que la cote d'impopularité du nouveau Premier ministre a grimpé de six points de pourcentage ces deux dernières semaines.

M. Rudd, un ancien diplomate parlant couramment le mandarin, avait mené son parti à la victoire en 2007, après onze années de gouvernements conservateurs.

Trois ans plus tard, il avait succombé à un putsch interne à son parti, mené par Julia Gillard, devenue alors la première femme première ministre de l'histoire du pays. En juin, M. Rudd a retrouvé ses fonctions, renversant  à son tour Mme Gillard, qui pâtissait de sondages catastrophiques.

L'Australie «a connu un climat politique malsain et une période d'échecs répétés de la part du gouvernement sur des sujets clés», écrit dans un éditorial The Australian, un des journaux du groupe Murdoch, qui possède quelque 70% de la presse écrite du pays.

«Enfin! vous avec l'occasion de (...) virer toute cette bande!», s'exclame le Sydney Herald Tribune, un quotidien populaire, lui aussi du groupe Murdoch. Ce journal avait soutenu les travaillistes lors des élections de 2007.

La campagne de Kevin Rudd tourne autour de deux grands thèmes: le renvoi vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l'île de Nauru des immigrés clandestins arrivés sur des bateaux de fortune, depuis l'Indonésie la plupart du temps, et l'économie.

L'Australie est le seul grand pays riche à avoir échappé à la récession des années 2008/09 grâce à ses matières premières, dont les pays émergents, la Chine et l'Inde en premier lieu, sont friandes.

Mais le boom minier pourrait bien toucher à sa fin et l'État doit désormais réorienter l'économie australienne.

Canberra vient ainsi d'annoncer une aide à l'industrie automobile de 200 millions de dollars australiens (134 millions d'euros). Le secteur emploie 50 000 personnes et 250 000 indirectement.