La situation des droits de l'homme s'aggrave en Chine, où les militants des libertés fondamentales tout comme leurs proches sont victimes de la répression des autorités, a affirmé vendredi à Pékin un haut responsable américain.

«Nous continuons à constater une détérioration de la situation globale des droits de l'homme en Chine», a déclaré aux journalistes Uzra Zeya, secrétaire adjointe américaine pour la démocratie et les droits de l'homme.

Mme Zeya a cité le cas des familles du prix Nobel de la paix emprisonné Liu Xiaobo et du militant aveugle Chen Guangcheng (réfugié aux États-Unis), dont les familles continuent à être harcelées en Chine. Liu Xia, la femme de Liu Xiaobo, est toujours assignée à résidence, sans être accusée d'aucune infraction.

«Il s'agit d'une tendance préoccupante, dont nous avons fait état auprès de hauts responsables du gouvernement chinois», a commenté la responsable américaine.

Uzra Zeya se trouve en Chine à la tête d'une délégation qui a participé cette semaine à Kunming (sud-ouest) à deux journées de dialogue avec des officiels chinois.

Ce dialogue sino-américain sur les droits de l'homme a lieu de façon irrégulière, en fonction de l'état des relations bilatérales.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué de presse que les discussions avaient été «franches, approfondies, exhaustives et constructives», a rapporté vendredi l'agence Chine Nouvelle.

L'agence officielle de presse a indiqué que la délégation chinoise avait exhorté «la partie américaine à respecter la souveraineté judiciaire de la Chine et à cesser d'ennuyer la Chine avec quelques cas isolés».

Selon Mme Zeya, l'évaluation américaine négative sur les droits de l'homme en Chine se fonde également sur les politiques chinoises visant certaines minorités ethniques, «notamment les mesures répressives ciblant les pratiques religieuses» des Tibétains bouddhistes et des Ouighours musulmans.

Mme Zeya ne faisait là que confirmer les conclusions du dernier rapport annuel sur les droits de l'homme du Département d'État américain, selon lequel les conditions se sont détériorées dans les régions du Tibet et du Xinjiang.

Washington accuse régulièrement la Chine de graves atteintes aux droits de l'homme. Pékin répond systématiquement à ces critiques en demandant à Washington de balayer devant sa porte et en publiant son propre rapport déplorant la situation des droits de l'homme aux États-Unis.

Les critères chinois d'évaluation des droits de l'homme incluent des éléments considérés comme hors sujet par les pays occidentaux tel le niveau de vie.