La Corée du Nord s'est déclarée mercredi prête à engager des entretiens internationaux, afin de calmer les tensions régionales exacerbées selon elle par les exercices militaires de Washington avec la Corée du Sud.

«Nous sommes à présent prêts à avoir toute forme de discussions pour détendre les tensions dans la péninsule coréenne et résoudre toutes sortes de problèmes, en majorité des problèmes de sécurité», a déclaré devant des journalistes l'ambassadeur nord-coréen auprès des Nations Unies à Genève So Se Pyong.

La Corée du Nord a évité les entretiens à six parties sur son arsenal nucléaire depuis la fin 2008.

La décision de So d'inviter la presse à sa résidence d'ambassadeur, située sur les rives du lac de Genève est très inhabituelle.

Il a répété les positions de sa capitale exposées le mois dernier par l'ambassadeur nord-coréen à l'ONU à New York, au cours d'une conférence de presse tout aussi inédite.

Le point presse de So à Genève durant 90 minutes en anglais, était consacré aux critiques envers les États-Unis, qui ont stationné 28 500 soldats en Corée du Sud.

Les exercices conjoints qui se tiennent régulièrement entre les deux États mettent en fureur Pyongyang.

Les tensions ont atteint un nouveau point culminant dans la région il y a quelques mois, après les essais nucléaires nord-coréens et des tests sur des missiles, conduisant l'ONU et certains pays à adopter des sanctions contre cet État stalinien isolé.

So a réaffirmé mercredi que la Corée du Nord avait tous les droits de se défendre.

«Nous devons renforcer notre défense, avec ce système de défense et cette puissance, nous sommes en sécurité», a-t-il dit, en ajoutant que la Corée du Nord n'abandonnerait «jamais son programme nucléaire, sauf si les États-Unis retirent leurs forces hostiles».

L'ambassadeur nord-coréen a aussi dénoncé les manoeuvres américano-sud-coréennes, menées après ce qu'il a qualifié de lancement pacifique d'un satellite en décembre dernier.

«Après les jeux de guerre, la situation est en train de se calmer, et l'atmosphère en faveur d'un dialogue progresse. Cela montre à 100 pour cent que ce genre d'exercice militaire conjoint est la principale cause de tensions dans la péninsule coréenne», a-t-il dit.

«Les États-Unis vont mener un autre exercice militaire conjoint en août», a-t-il souligné, et  toute «la péninsule coréenne va à nouveau se retrouver dans cette même situation critique de guerre».

La Corée du Nord a indiqué vouloir des entretiens pour remplacer l'armistice de juillet 1953, qui n'a pas mis formellement fin à la guerre de Corée, qui a duré 3 ans.

«Si ce cessez-le-feu est transformé en un traité de paix, la paix et la sécurité pourraient être garanties», a déclaré So.

Il a également appelé à la suppression formelle du commandement de l'ONU en Corée du Sud, une force conduite par les Américains et mandatée par des membres de l'ONU, quand la guerre de Corée a éclaté en 1950, indiquant qu'il s'agissait d'une couverture pour Washington.

«Il est clair comme de l'eau de roche que ce soi-disant commandement de l'ONU, qui n'a rien à voir avec l'ONU, devrait être dissous et que le nom de l'ONU et son drapeau sont usurpés», a-t-il insisté, le qualifiant d'instrument «pour dominer l'Asie».

«Si les États-Unis prennent la décision audacieuse  de dissoudre le commandement de l'ONU, nous serons aussi en faveur de mesures de confiance bilatérales en guise de réponse», a-t-il conclu.