L'ancien premier ministre indien, Rajiv Gandhi, dont la famille continue de régner sur la vie politique, pourrait avoir été un intermédiaire pour un appel d'offres dans la défense au cours des années 1970, selon des documents diplomatiques confidentiels publiés lundi dans la presse.

Le quotidien The Hindu, qui a eu accès à des informations compilées par le site internet WikiLeaks, cite des télégrammes diplomatiques américains indiquant que Rajiv Gandhi avait été recruté par le groupe suédois Saab-Scania pour aider à vendre à l'armée indienne son avion de chasse Viggen.

Selon ces documents, Rajiv Gandhi, qui était à l'époque pilote de ligne et n'avait pas encore fait son entrée en politique, était «le principal négociateur» pour Saab-Scania et il avait été recruté pour son accès privilégié à sa mère, Indira Gandhi, alors premier ministre.

Ces télégrammes citent des informations fournies par des responsables de l'ambassade de Suède, mais ils soulignent cependant que des responsables américains n'ont pas réussi à confirmer ou démentir l'information.

«Nous aurions pensé qu'un pilote de ligne n'est pas le meilleur expert sur lequel s'appuyer pour évaluer un avion de chasse, mais nous parlons d'un pilote qui a une autre qualification, et peut-être une qualification plus pertinente», écrit avec ironie un diplomate américain, cité dans le quotidien.

La veuve de Rajiv Gandhi, Sonia, dirige aujourd'hui le parti du Congrès qui est à la tête de la coalition gouvernementale de centre gauche. Son fils, Rahul, est cité par certains comme le potentiel futur premier ministre, à la suite de Manmohan Singh, après les élections générales l'an prochain.

Après une entrée en politique à contrecoeur, Rajiv Gandhi fut éclaboussé par un scandale impliquant en 1986 le groupe suédois d'armement, Bofors, qui fut accusé d'avoir versé des pots-de-vin à des intermédiaires, dont un homme d'affaires italien proche des Gandhi.

Le parti du Congrès fut battu aux élections de 1989, une défaite attribuée à l'affaire Bofors. Rajiv Gandhi fut assassiné en 1991 lors d'un attentat-suicide.

Quant à Saab-Scania, le groupe échoua à remporter l'appel d'offres, au profit du britannique Jaguar.