Deux marins américains ont été condamnés jeudi par un tribunal japonais à 9 et 10 ans de prison pour le viol en octobre dernier d'une Japonaise sur l'île d'Okinawa (sud), ont indiqué les médias.

Le matelot Christopher Browning, 24 ans, a été condamné à dix ans d'incarcération, et le quartier-maître Skyler Dozierwalker, 23 ans, à neuf ans, indique l'agence de presse Jiji. Tous deux avaient reconnu les faits mardi dernier au premier jour de leur procès à Naha, sur l'île d'Okinawa.

Ils avaient été mis en examen en novembre pour «viol et blessures».

Dozierwalker avait avoué devant le tribunal tout comme Christopher Browning, bien que ce dernier ait nié toute préméditation, selon les agences de presse Jiji et Kyodo.

Les deux hommes effectueront leur peine dans une prison japonaise.

Ces affaires à répétition sont une source d'embarras évident pour Washington qui tente à chaque fois de limiter les dégâts en réagissant très rapidement.

Ainsi, le secrétaire d'État adjoint américain Kurt Campbell, en visite à Tokyo le 26 octobre, avait été jusqu'à présenter publiquement ses excuses aux habitants d'Okinawa.

«Avant de commencer les discussions aujourd'hui, je voudrais démarrer, si je le peux, par des excuses sincères et l'expression de mon engagement profond, auprès de nos amis japonais», avait déclaré le secrétaire d'État adjoint aux Affaires d'Asie orientale et du Pacifique.

En février 2008, la secrétaire d'État de l'époque, Condoleezza Rice, avait elle aussi dû exprimer ses «profonds regrets» suite au viol d'une Japonaise de 14 ans par un Marine américain à Okinawa.

«Nous exprimons simplement nos profonds regrets que cela soit arrivé», avait-elle déclaré, à peine avoir débarqué à Tokyo pour une visite officielle de deux jours.

À la suite du dernier viol, l'armée américaine avait imposé un couvre-feu à ses 47.000 soldats stationnés au Japon, toujours en vigueur et pour une durée indéterminée.

Malgré cette mesure, plusieurs incidents ont impliqué des militaires américains depuis lors, qui ne font qu'accroître l'exaspération des populations locales et renforcer un fort sentiment antiaméricain sur l'île.

Quelque 22.000 soldats américains sont basés à Okinawa où la population se plaint régulièrement des nuisances et de l'insécurité entraînées par cette présence militaire massive.

Signe de l'irritation ambiante sur l'île: en septembre dernier, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté pour protester contre le déploiement de l'avion militaire américain Osprey, après plusieurs accidents impliquant cet appareil à l'étranger.

Les manifestants réclamaient que Tokyo et Washington annulent immédiatement un projet de déploiement de douze avions MV-22 Osprey sur la base américaine de Futenma sur Okinawa. Ils demandaient aussi la fermeture de cette base située en pleine ville.