Les forces de l'ordre sud-coréennes ont empêché lundi des militants de larguer des tracts politiques de l'autre côté de la frontière, deux jours après que Pyongyang a menacé d'une réponse militaire « impitoyable » si la propagande était envoyée.    

Des transfuges nord-coréens avaient prévu de lancer des ballons chargés de 200 000 tracts à 11 h 30 (22 h 30 dimanche à Montréal) depuis le parc Imjingak, près de la ville de Paju proche de la frontière, à 60 km au nord de Séoul.

Des barrages de police, installés sur les routes, ont empêché quiconque d'approcher de l'endroit prévu pour le lancement lundi matin.

« Pour des raisons de sécurité, les militants n'ont pas été autorisés à lancer les ballons depuis le parc », a déclaré un responsable de la police.

« Cette manifestation a été autorisée par le gouvernement. C'est grotesque », s'est indigné Park Sang-Hak, un des organisateurs, qui accuse le président Lee Myung-Bak d'avoir cédé à la pression de Pyongyang.

Vendredi, la Corée du Nord avait menacé de « lancer sans préavis une frappe militaire impitoyable », « au moindre mouvement lié à ce largage ».

Les militants anti-Pyongyang envoient régulièrement vers le Nord des tracts de propagande dénonçant l'autoritarisme du régime et appelant les Nord-Coréens à se soulever. Ils avaient notamment envoyé l'an dernier des textes faisant référence aux révolutions du Printemps arabe.

Interrompus pendant onze ans, ces largages avaient repris fin 2010, après le bombardement par le Nord d'une petite île sud-coréenne située près de la ligne de démarcation maritime.

Le Nord, qui impose une censure totale sur son territoire, a menacé à plusieurs reprises par le passé de tirer vers le Sud pour empêcher de tels envois à son encontre, sans que ces menaces n'aient jamais été suivies d'effet.

Mais le communiqué publié vendredi, qui mentionne le lieu et la date prévus du largage, était plus agressif et inhabituellement précis. « L'Armée populaire de Corée tient toujours ses promesses », avertissait-il.

Séoul craint une agressivité accrue de la part de Pyongyang à l'approche des élections présidentielles sud-coréennes, prévues pour mi-décembre.