L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a consacré mercredi son premier discours devant le parlement à défendre les droits des minorités ethniques du pays.

Debout, le prix Nobel de la paix a appelé à mettre fin aux discriminations contre les minorités dans le cadre de «l'émergence d'un véritable pays démocratique». Dans «un esprit d'égalité, de respect mutuel et de compréhension, je voudrais exhorter tous les députés à promulguer ou amender les lois nécessaires pour protéger les droits des nationalités ethniques».

Son intervention venait soutenir une motion d'un député du parti au pouvoir, appartenant à la minorité de l'état Shan.

L'opposante birmane a souligné que «le taux élevé de pauvreté dans les états ethniques montre clairement que le développement n'y est pas satisfaisant, et les conflits ethniques dans ces régions n'ont pas cessé», citant les états de Chin, Kachin, Shan et Rakhine. Et de noter que les droits des minorités ne doivent pas s'arrêter à la protection de la langue et de la culture.

Aung San Suu Kyi n'a pas fait référence aux dernières violences dans l'ouest du pays, entre les Rakhine bouddhistes et les Rohingyas musulmans, qui ont fait au moins 78 morts et entraîné une répression du gouvernement. Elle a été critiquée par les groupes de défense des droits de l'Homme pour ne pas avoir soutenu plus fortement les Rohingya, qui sont vus comme des clandestins venus du Bangladesh, n'appartenant pas à une minorité ethnique birmane