L'ambassadeur américain au Pakistan, Cameron Munter, va démissionner l'été prochain après avoir servi moins de deux ans à ce poste, en première ligne des crises qui ont gravement détérioré les relations entre les deux pays, a annoncé mardi un responsable américain.

M. Munter aura notamment été en fonction au moment du raid militaire américain qui a tué Oussama Ben Laden en mai 2011 à Abbottabad, dans le nord du pays, une opération cachée aux Pakistanais qui a largement nourri la défiance et la rancoeur entre deux pays pourtant officiellement alliés depuis la fin 2001.

Il a démissionné pour des raisons personnelles, a précisé le responsable américain sous couvert d'anonymat, démentant des informations de presse suggérant que son départ était lié aux mauvaises relations entre les deux pays.

«Il n'a pas été démis de ses fonctions. Il a juste décidé de passer à autre chose», a ajouté ce responsable, en estimant que M. Munter «a maintenu de bonnes relations avec Islamabad comme avec Washington» et que ces derniers n'avaient «aucun reproche à lui faire».

Des sources proches de M. Munter ont toutefois indiqué sous couvert d'anonymat qu'il était frustré de voir la CIA et le Pentagone décider de la politique américaine au Pakistan, et que son travail se soit plus résumé à tenter de contenir la colère pakistanaise face à leurs décisions qu'à définir une politique.

Les ambassadeurs américains servent en général trois ans mais, dans des postes considérés difficiles tel que celui Islamabad, peuvent partir au bout de deux s'ils le veulent.

L'annonce du prochain départ de M. Munter intervient le jour où la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, en visite en Inde, a de nouveau demandé au Pakistan de «faire plus» pour lutter contre les groupes extrémistes, après avoir dit la veille qu'elle pensait que le successeur de Ben Laden à la tête d'Al-Qaïda, l'Égyptien Ayman al-Zawahiri, se trouvait dans le pays.