L'armée pakistanaise a poursuivi dimanche les recherches d'hypothétiques survivants parmi les 135 personnes, dont 124 soldats, ensevelies la veille par une énorme avalanche à plus de 6000 mètres d'altitude dans les montagnes himalayennes reculées du Cachemire.

36 heures après, l'espoir était, selon les observateurs, très mince de retrouver vivantes des victimes, prises au piège sous une vingtaine de mètres de neige après qu'une vague d'un kilomètre de large et de plus de 25 mètres de hauteur a déferlé samedi à l'aube sur le camp militaire de Gayari.

Ce dernier est situé près du glacier de Siachen, une région où les troupes indiennes et pakistanaises, qui se sont livré trois guerres depuis 1947, se font face à distance malgré l'altitude et les conditions de vie extrêmes.

Une équipe de 180 soldats et 60 civils pakistanais, aidés de chiens d'avalanche, d'hélicoptères et de médecins et infirmiers, a repris dimanche les recherches interrompues la veille au soir en raison de l'obscurité et du mauvais temps, a indiqué l'armée.

«Personne n'a été retrouvé jusqu'ici», a indiqué un responsable militaire sous couvert d'anonymat, précisant que plusieurs machines avaient également été envoyées sur place pour aider les secours à creuser les neiges dans lesquelles sont prisonniers 124 soldats et 11 civils selon l'armée.

«Il n'y a pas d'espoir, aucune chance» de retrouver de quelconques survivants, a déclaré à l'AFP le colonel Sher Khan, un officier spécialiste de la haute montagne.

Dans un tel cas, «on ne peut survivre que 5 à 10 minutes», a-t-il ajouté, précisant que les personnes prises au piège des avalanches sont à la fois victimes «du poids de la neige, du froid extrême et du manque d'oxygène».

Le chef d'état-major de la puissante armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, s'est rendu sur place et a «lui-même supervisé les opérations de secours», ont précisé ses services.

«En 20 ans, on n'avait jamais vu une avalanche d'une telle magnitude à Gayari», a-t-il déclaré, en demandant à ses officiers d'«utiliser toutes les ressources disponibles et de ne négliger aucun moyen de parvenir jusqu'aux victimes».

«C'était une avalanche énorme», a indiqué un officier sous couvert de l'anonymat, en précisant que les recherches prendraient plusieurs jours.

Les États-Unis ont exprimé leur «grande inquiétude» à propos des soldats et civils pris au piège et offert leur assistance au gouvernement pakistanais, dans un communiqué publié dimanche par l'ambassade américaine à Islamabad.

Gayari se trouve à 6300 mètres d'altitude dans la zone du glacier de Siachen, près de la frontière disputée entre l'Inde et le Pakistan, fortement militarisée des deux côtés depuis 1984. Il est également proche de quatre des 14 sommets du monde dépassant les 8000 mètres (K2, Broad Peak, Gasherbrum et Gasherbrum II), situés tous du côté pakistanais de la frontière.