Près de 8000 personnes, dont 550 enfants de moins de 10 ans, ont été tuées lors de l'offensive militaire contre la guérilla séparatiste tamoule en 2009, selon des chiffres rendus publics samedi par le bureau du recensement du Sri Lanka.

Quelque 6350 ont par ailleurs disparu lors de l'offensive de l'armée contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) en mai 2009, selon un rapport de 80 pages publié par le bureau.

Le rapport attribue 7934 décès enregistrés en 2009 dans la province du nord de l'île, dont 6858 pendant les cinq premiers mois de l'année quand l'offensive faisait rage, à des «circonstances extraordinaires», sans toutefois en préciser les responsables ni indiquer si des combattants tamouls sont compris dans ces chiffres.

Sur les cinq premiers mois de l'annnée, 552 décès concernent des enfants de moins de 10 ans et 952 de 10 à 19 ans.

Ces chiffres -recueillis entre juin et août derniers- sont nettement inférieurs aux estimations des Nations unies et des associations de défense des droits de l'Homme, selon lesquelles le bilan pourrait aller jusqu'à 40 000 morts.

Le bureau du recensement affirme par ailleurs que 22 329 personnes ont été tuées entre 2005 et 2009 dans la province du nord, alors sous domination séparatiste.

Le Sri Lanka avait pour la première fois reconnu en août dernier la mort de civils lors de l'offensive de 2009 contre la guérilla séparatiste tamoule, entachée du soupçon de crimes de guerre.

Mais Colombo a refusé toute ouverture d'enquête internationale sur des accusations de crimes de guerre commises par ses troupes et affirme que les Tigres utilisaient les populations civiles comme boucliers humains.

Les Nations unies estiment que jusqu'à 100 000 personnes ont été tuées tout au long du conflit, de 1971 à 2009.