L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf a annoncé dimanche soir qu'il rentrerait dans son pays à la fin du mois de janvier après plus de trois ans d'exil volontaire, mettant la pression sur le fragile et impopulaire gouvernement d'Islamabad.

M. Musharraf, au pouvoir entre le coup d'État fomenté en 1999 et 2008, vit depuis notamment à Londres. Il risque potentiellement d'être arrêté à son retour au Pakistan, car il y est visé par deux mandats d'arrêt, dont un émis en février 2011 dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ex-premier ministre Benazir Bhutto, à la fin 2007.

«Je reviendrai au Pakistan entre le 27 et le 30 janvier», a déclaré M. Musharraf par vidéo-conférence depuis Dubaï, un message diffusé devant près de 7000 personnes rassemblées à Karachi, la mégalopole portuaire du sud du pays.

«J'atterrirai à Karachi, en dépit des diverses menaces qui pèsent sur ma vie. Je peux la sacrifier, si c'est pour répondre aux besoins des Pakistanais», a-t-il ajouté, alors que la foule lui criait en retour «Bienvenue, bienvenue!»

M. Musharraf, qui envisage un retour au pouvoir, en a profité pour critiquer le gouvernement du président Asif Ali Zardari, impopulaire et actuellement sous la pression de l'opposition qui lui demande des élections anticipées.

«Nous sommes virtuellement isolés sur la scène internationale. Les terroristes utilisent l'islam pour justifier leurs carnages, et certains leaders politiques sont complices avec eux ou les encouragent. J'ai toujours été contre eux et continuerai à les dénoncer», a-t-il affirmé.

«Je suis prêt à me battre devant les tribunaux, et je prouverai que toutes les plaintes contre moi sont sans fondement», a-t-il conclu.

Le deuxième mandat d'arrêt émis contre M. Musharraf au Pakistan concerne la mort d'Akbar Bugti, un leader indépendantiste de la province instable du Baloutchistan (sud-ouest) tué lors d'un raid de l'armée en août 2006.