Chef spirituel des bouddhistes tibétains, le dalaï-lama sera à Montréal, aujourd'hui, à l'occasion de la Conférence mondiale sur les religions du monde après le 11-Septembre. Survol d'une vie mouvementée en six périodes marquantes.

1. DANS UN AUTRE CORPS

Le 17 décembre 1933, le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso, meurt à l'âge de 57 ans. Selon la tradition, les moines tibétains se mettent à la recherche de sa réincarnation.

2. DE LA NAISSANCE À LA RECONNAISSANCE OFFICIELLE

Né le 6 juillet 1935 à Taktser, dans le nord-est du Tibet, Tenzin Gyatso n'a que 2 ans lorsqu'il est reconnu comme la 14e incarnation du leader spirituel tibétain. En juillet 1939, il quitte sa province, Amdo, pour un long voyage de trois mois jusqu'à Lhassa. La cérémonie de son intronisation a lieu le 22 février 1940, année du début de sa formation comme moine.

3. UN APPRENTISSAGE DU POUVOIR AU TIBET

Le dalaï-lama n'a que 14 ans lorsque la Chine envahit le Tibet, le 17 novembre 1950. Il assume alors les pleins pouvoirs politiques et entame des négociations avec l'empire du Milieu.

4. UN LEADER EN EXIL

À la suite d'un soulèvement tibétain durement réprimé et de l'escalade d'une campagne militaire chinoise au Tibet, le dalaï-lama quitte le palais de Norbulingka dans la nuit du 17 mars 1959 et prend la route de l'Inde. En 1960, il établit le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala.

5. L'HOMME DE LA VOIE DU MILIEU

En 1988, le dalaï-lama, dans un discours, met de l'avant l'approche de la «voie du milieu» pour renouveler les pourparlers avec la Chine. Par cette approche, les Tibétains contestent l'annexion du Tibet à la Chine, sans demander l'indépendance pure et dure. Le dalaï-lama privilégie davantage l'autonomie du Tibet au sein de la république communiste. Cette approche lui a valu le prix Nobel de la paix en 1989 et confirme aux yeux du monde entier - qu'il parcourt d'est en ouest - son statut de leader politique et spirituel des Tibétains.

6. LES HABITS DU MOINE

Le 29 mai 2011, en signant les amendements à la Charte des Tibétains, le dalaï-lama renonce au pouvoir politique et déclare qu'il n'est plus que leader spirituel. Il met ainsi fin à une tradition théocratique de 369 ans. Le gouvernement tibétain élu, dirigé par le premier ministre Lobsay Sangay, devient laïque. En agissant de la sorte, le dalaï-lama tente notamment de contourner les autorités chinoises. Elles ont choisi et formé leur propre panchen-lama (rejetant celui choisi par le dalaï-lama). Ce numéro 2 du bouddhisme tibétain, selon la tradition, doit succéder au dalaï-lama à sa mort. Le panchen-lama doit en principe prendre les rênes de la nation tibétaine jusqu'à ce que la réincarnation du dalaï-lama, dont il détermine l'identité, soit en âge de gouverner.