Au moins 24 insurgés islamistes ont été tués jeudi par les missiles d'un drone américain dans le nord-ouest du Pakistan, où ces avions sans pilote de la CIA prennent régulièrement pour cible Al-Qaïda et les talibans, selon les forces de sécurité.

Cette attaque, la septième en neuf jours, visait un centre d'entraînement des talibans pakistanais alliés au réseau d'Oussama Ben Laden dans leur bastion du district tribal du Waziristan du Nord, ont confirmé à l'AFP des officiers de l'armée et des services de renseignement pakistanais, tous sous couvert de l'anonymat.

La nouvelle salve de missiles américains s'est abattue sur une bâtisse du lieu-dit New Adda, sur la commune de Datta Khel.

«Des combattants des talibans pakistanais se servaient de ce bâtiment comme d'un centre d'entraînement, 24 corps ont été extraits, nous pensons que le bilan peut s'alourdir car 10 autres insurgés sont blessés grièvement», a précisé l'une des sources.

Les zones tribales, frontalières avec l'Afghanistan, sont le bastion des talibans pakistanais, le principal sanctuaire dans le monde d'Al-Qaïda et la base arrière des talibans afghans.

Les talibans pakistanais, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda, sont les principaux responsables de la vague de quelque 450 attentats, attentats-suicides pour la plupart, qui ont fait plus de 4 100 morts dans tout le pays en trois ans et demi.

Leurs camps d'entraînement dans les zones tribales -notamment pour les kamikazes- sont également utilisés par Al-Qaïda, qui y a préparé des attentats et des tentatives d'attaques perpétrés ces dernières années aux États-Unis et en Europe.

À l'unisson d'Oussama Ben Laden en personne, ils avaient décrété à l'été 2007 le jihad, la «guerre sainte», contre Islamabad pour son soutien à la «guerre contre le terrorisme» de Washington depuis fin 2001.

Entamée en 2004, la campagne de tirs de missiles par les drones américains s'est nettement intensifiée depuis l'été 2008 et les salves sont devenues ces derniers mois très fréquentes, voire quotidiennes à certains moments.

En 2010, une centaine de tirs ont fait plus de 670 morts, selon un comptage de l'AFP reposant sur les déclarations de responsables militaires. Il s'agit, pour la plupart, de combattants islamistes, d'Al-Qaïda ou des talibans pakistanais ou afghans, mais les civils ne sont pas épargnés, selon ces sources.