La violence des rebelles maoïstes en Inde a fait un nombre record de victimes en 2010 avec 1169 morts, selon les chiffres du gouvernement dévoilés par le ministre de l'Intérieur.

P. Chidambaram a déclaré à la presse que 713 civils avaient été tués dans des violences attribués aux maoïstes l'an dernier, contre 591 l'année précédente. Un total de 285 policiers et 171 membres présumés de la «guérilla rouge» ont aussi été tués.

La pire attaque attribuée à la rébellion s'est produite en avril dernier avec le massacre de 76 policiers dans l'État du Chhattisgarh. Cet État de l'est du pays a payé le plus lourd tribut avec 306 meurtres au cours de l'année, dont plus de la moitié concernant des membres des forces de sécurité.

En comparaison, 458 personnes sont mortes au Cachemire indien, où sévit une insurrection séparatiste depuis plus de 20 ans. Il s'agit du plus faible nombre de victimes depuis dix ans, en dépit d'une vague de violences l'été dernier, selon le chef de la police régionale Kuldip Khoda.

La rébellion maoïste, partie d'un mouvement paysan en 1967, s'est répandue dans 20 des 29 États de l'Inde, en particulier le long d'un «corridor rouge» couvrant le Jharkhand, le Bengale occidental, l'Orissa, le Bihar, le Chhattisgarh et l'Andhra Pradesh.

Il s'agit selon le premier ministre Manmohan Singh de la plus grave menace pesant sur la sécurité intérieure de l'Inde.

Les insurgés, qui seraient 10 000 à 20 000, disent lutter pour la défense des paysans et des tribus. Ils contrôlent surtout des régions rurales, dont certaines sont dotées de riches ressources minières comme le Chhattisgarh, n'ayant pas bénéficié du développement économique de l'Inde.

Le gouvernement de centre-gauche dirigé par le parti du Congrès a consacré 661 milliards de roupies (14,6 milliards de dollars) l'an dernier au développement rural, en espérant affaiblir le soutien dont bénéficient les maoïstes au sein des populations défavorisées.