Au moins 25 personnes ont été tuées des suites de l'éruption mardi soir du volcan Merapi, le plus actif d'Indonésie, selon un nouveau bilan établi mercredi matin par les autorités.

Parmi les victimes figure l'homme qui personnalise le volcan aux yeux des Indonésiens, Mbah Marijan, «le gardien spirituel» du Merapi, considéré comme une montagne sacrée par beaucoup.

Marijan, âgé d'environ 80 ans, a été découvert dans sa maison brûlée, à environ 4 km du cratère, selon un correspondant de l'AFP.

«Au moins 25 personnes ont été tuées, dont Mbah Marijan. Un journaliste et deux sauveteurs indonésiens ont également péri», a indiqué Banu Hermawan, porte-parole de l'hôpital Sardjito à Yogyakarta, la grande ville universitaire située à 25 km du cratère. Un bébé de trois mois est également mort.

Le Merapi, qui culmine à 2914 m, est entré en éruption à dix reprises mardi, envoyant des nuages de fumées toxiques et de cendres jusqu'à 1,5 km de haut et le long des pentes du volcan, qui sont densément peuplées car très fertiles.

«Bien qu'aucune éruption n'ait été enregistrée depuis hier, les personnes doivent rester dans les abris», a indiqué Surono, chargé de la surveillance des volcans en Indonésie.

Les autorités avaient relevé à son maximum lundi le niveau d'alerte face à un risque d'éruption imminente et ordonné l'évacuation de 19 000 personnes habitant sur les pentes. Mais de nombreux hommes, des agriculteurs pour la plupart, ont refusé d'évacuer, pour s'occuper de leurs bêtes ou des cultures.

Au total, plus d'un million de personnes vivent sous la menace d'une explosion de son dôme de lave, des nuées ardentes et des lahars (coulées de boues).

La population est habituée aux colères du Merapi qui entre en éruption tous les quatre ou cinq ans, un rythme court pour un volcan. Soixante-huit éruptions ont été recensées depuis le milieu du XVIe siècle, dont certaines dévastatrices, comme en 1930 (1400 morts) et 1994 (60 morts).

Sa dernière remonte à juin 2006 quand deux personnes avaient trouvé la mort.