Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, arrivé lundi en Chine pour l'une de ses rares visites à l'étranger, était attendu mardi à Pékin pour y rencontrer le président Hu Jintao, selon des médias, mais les autorités se refusaient à confirmer sa présence sur le sol chinois.

La visite du numéro un nord-coréen intervient alors que le climat s'est tendu entre Corée du Nord et du Sud depuis le naufrage fin mars d'une corvette sud-coréenne près de la frontière avec la Corée du Nord.

La Corée du Nord n'a pas officiellement été mise en cause, dans l'attente des conclusions d'une enquête, mais un ministre sud-coréen a estimé que la cause la plus probable du drame était l'explosion d'une torpille.

Le leader nord-coréen, âgé de 68 ans, est arrivé par train dans le nord-est de la Chine lundi, avait indiqué à l'AFP un responsable du bureau du tourisme à la frontière sino-nord-coréenne. Il aurait ensuite passé la nuit un peu plus au sud, dans la ville portuaire de Dalian.

Interrogé mardi lors d'un point de presse sur ces informations, Mme Jiang Yu, porte-parole du ministère chinois de Affaires étrangères, a rétorqué: «Sur ce sujet qui vous intéresse tant, je n'ai pour le moment aucune information à vous donner».

Mais l'agence sud-coréenne Yonhap a affirmé que Kim Jong-il avait quitté mardi matin la ville de Dalian en voiture et devait se rendre à Pékin à bord de son train spécial au terme d'un voyage de 8 à 10 heures.

Il devait rencontrer mercredi le président Hu Jintao, selon Yonhap, avant de regagner la Corée du Nord jeudi, selon des diplomates cités par l'agence.

Il pourrait s'entretenir avec le président Hu des grandes difficultés économiques de son pays isolé sur la scène internationale.

Selon les analystes, les Chinois profiteraient de la visite de Kim pour l'inciter à revenir à la table des négociations à six sur le dossier nucléaire nord-coréen.

Ces discussions réunissant les deux Corées, le Japon, les États-Unis, la Russie et la Chine sont suspendues depuis avril 2009.

Le numéro deux du régime de Pyongyang, Kim Yong-nam, a rencontré vendredi le président chinois Hu Jintao en marge des cérémonies d'inauguration de l'exposition universelle de Shanghaï sans que rien n'ait filtré sur la teneur de leur entretien.

Hu Jintao a également rencontré le président sud-coréen Lee Myung-Bak, dans les mêmes circonstances.

Kim, qui passe pour ne pas aimer voyager en avion, s'est rendu en Chine en train en 2000, 2001, 2004 et 2006.

Son dernier séjour en Chine n'avait été confirmé qu'après son départ.

Cette visite aussi est son premier déplacement à l'étranger depuis qu'il aurait souffert d'une attaque à la mi-2008.

Pékin, principal soutien de Pyongyang, lui apporte une aide alimentaire, énergétique et financière, et est considéré comme l'une des rares capitales en mesure d'influer sur le régime nord-coréen.