L'Inde a annoncé jeudi l'entrée en vigueur d'une loi rendant l'école primaire obligatoire, qui vise à étendre la scolarisation à environ 10 millions d'enfants issus de milieux défavorisés vivant en dehors du système éducatif.

Tous les États indiens doivent désormais fournir un enseignement gratuit et obligatoire aux enfants âgés de 6 à 14 ans, selon les termes de la loi approuvée par le parlement l'an dernier.

«Aujourd'hui, notre gouvernement vient devant vous pour prendre l'engagement de donner à tous nos enfants le droit à une éducation élémentaire», a déclaré le premier ministre Manmohan Singh lors d'une allocution télévisée à la nation.

«Je suis né dans une famille aux moyens modestes. Dans mon enfance je devais marcher longtemps pour aller à l'école, je lisais sous la faible lumière d'une lampe à pétrole. Je suis ce que je suis devenu grâce à l'éducation», a-t-il considéré.

Le gouvernement fédéral a consacré 250 milliards de roupies (5,6 milliards de dollars) à cette initiative.

Ce programme s'est cependant attiré des critiques, certains estimant que comme après nombre d'autres lois louables, la réalité risquait d'être assez éloignée des droits théoriques.

«J'ai de sérieux doutes sur le fait que la loi puisse faire une différence», a commenté Ramakant Rai, responsable national de la Coalition pour l'éducation, un groupe de défense des droits basé à New Delhi.

«Le gouvernement n'est pas honnête sur le nombre total d'enfants en dehors du système scolaire», a-t-il ajouté, affirmant que selon le dernier recensement de 2001, on dénombrait 85 millions d'enfants non scolarisés, bien au-dessus des 10 millions avancés aujourd'hui par le gouvernement.

De nombreux observateurs doutent en outre qu'il y ait suffisamment d'enseignants et d'écoles adaptées pour faire face à une vague de nouveaux élèves, notamment en milieu rural.

Pour Thomas Chandy, de l'ONG Save The Children, parler d'éducation élémentaire à partir de six ans en dédaignant les toutes premières années de l'enfant «est une erreur».