Les États-Unis ont réclamé mardi la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi, à la suite de rumeurs selon lesquelles l'opposante birmane pourrait voir son assignation à résidence prendre fin en novembre.

Le porte-parole du département d'État, Philip Crowley, a jugé «malheureuse» l'idée selon laquelle Mme Suu Kyi pourrait n'être relâchée qu'en novembre, «comme par hasard après les élections» prévues par la junte birmane à une date encore indéterminée.

«Nous continuerons à réclamer sa libération au gouvernement birman», a ajouté le porte-parole.

Selon des médias et des témoins, le ministre birman de l'Intérieur, Maung Oo, a dit à l'occasion d'une réunion jeudi dernier de responsables locaux, que la libération d'Aung San Suu Kyi interviendrait en novembre.

Le parti de Mme Suu Kyi s'est déclaré lundi dans l'incapacité de confirmer ces informations. «Nous en avons aussi entendu parler. Mais il est difficile de le confirmer», a réagi l'un des porte-parole du parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Il a toutefois ajouté que l'information n'avait «absolument rien d'étange». «Si nous faisons un calcul, l'assignation à résidence de Mme (Aung San) Suu (Kyi) prendra fin en novembre», a-t-il expliqué.

Le régime militaire birman avait officiellement mis fin en mai 2009 à l'assignation à résidence de la lauréate du prix Nobel de la Paix 1991, aujourd'hui âgée de 64 ans, qui a au total été privée de liberté pendant 14 des 19 dernières années.

Mais elle avait été condamnée en août à trois ans de réclusion et de travaux forcés, pour avoir brièvement hébergé un Américain qui avait réussi à nager jusqu'à son domicile, situé sur les rives d'un lac. Puis la sanction avait été commuée en une prolongation de 18 mois de la durée de sa mise en résidence surveillée.

S'il a lieu, le scrutin promis cet année sera le premier depuis celui de 1990, que la LND avait remporté sans jamais être autorisée à exercer le pouvoir.