Une requête de l'opposante Aung San Suu Kyi contre sa condamnation à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence a été présentée lundi devant la Cour suprême de Birmanie, a-t-on appris de sources officielles.

La lauréate du prix Nobel de la Paix, 64 ans, avait été condamnée à trois ans de réclusion et de travaux forcés en août, pour avoir brièvement hébergé un Américain qui avait réussi à nager jusqu'à son domicile, situé sur les rives d'un lac. La sanction avait été immédiatement commuée en une prolongation de sa résidence surveillée, puis confirmée en appel le 2 octobre ce qui l'exclut de facto du paysage politique pour les élections prévues en 2010.

«En tant qu'avocats, nous devons y croire. Nous espérons toujours», a indiqué Kyi Win, l'un de ses avocats.

La cour, dont les débats sont restés inaccessibles aux journalistes, a indiqué lundi après-midi que les juges avaient accepté d'entendre les parties sur le fond. Avocats et accusation présenteront leurs arguments lors d'une audience ultérieure.

Si la cour suprême rejette au final le recours de Mme Suu Kyi, les avocats n'auront plus comme recours que d'en appeler directement au régime militaire.

Depuis sa condamnation, Aung San Suu Kyi a réussi à réintégrer le jeu politique birman en écrivant un courrier au généralissime Than Shwe, homme fort de la junte, et en demandant à pouvoir le rencontrer directement.

Elle n'a reçu aucune réponse formelle à cette dernière proposition mais elle a pu s'entretenir trois fois avec l'officier liaison de la junte, le ministre du Travail Aung Kyi.

En novembre, elle est apparue en public avec le secrétaire adjoint américain pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, Kurt Campbell, plus haut responsable américain à se rendre en Birmanie depuis 14 ans.

La semaine passée, elle a aussi été autorisée à quitter sa résidence pour rencontrer trois membres du comité exécutif de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), qu'elle entend «réorganiser» dans les mois à venir.